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ne course de voitures effrénée dans un désert Cairote psychédélique. Mohammed-Michel porte fièrement et hautes les couleurs de la France Éternelle sur lesquelles semble s'acharner l'équipe chinoise. Amoureux de la rousse juive Channel, il devra lutter contre son ami-boulet-briseur-de-coups et le flegmatique pilote philosophe Monsieur Veine qui n'enlève jamais son casque. Que le meilleur gagne !
Satanas et Diabolo, les fous du volant, la première partie de Course de Bagnole dépote à toute berzingue comme ce bon vieux dessin animé désuet des années soixante. C'est une folle poursuite où tous les coups sont permis entre le représentant de l'Hexagone et les compétiteurs chinois. Ce côté vroum-vroum peut décourager à la lecture, il faut donc passer l'épisode "nuit" pour plonger dans un délire que renieraient pas les studios Hanna-Barbera : des momies en folie, le rayon qui rend vieux, des engins tous plus dingues les uns que les autres, les rivalités amoureuses. L'action est contrebalancée par l'humour pince-sans-rire incarné par l'inébranlable Veine. Le graphisme est griffé indépendant, avec un zeste de Trondheim qui se mêle à l'aspect rétro de type ambiance "Guerre froide".
Atypique et absurde, cette bande dessinée est malheureusement passée inaperçue lors de sa sortie. L'opération SBAM de l'été 2014 lui redonne une chance en la proposant parmi un lot de cinq volumes à dix euros. A ce prix là, ne laissez pas passer ce plaisir de découvrir cet album.