Le 13/10/2025 à 15:32:03
C’est doute le moins bon des Corto Maltese signés Quenehen et Vivès , que je viens de lire. Pourtant peu adepte du personnage version Hugo Pratt, j’ai trouvé Corto assez éloigné de l’image que je me faisais de lui, et surtout du personnage qu’avaient repris ce duo d’auteurs. Cette intrigue est, à mon goût, trop ancrée dans l’actualité avec le dérèglement climatique en toile de fond. Et ce n’est pas tout, le scénario mêlant espionnage, guerre des gangs, et géopolitique devient presqu’indigeste. Trop d’actions tue l’action dans cet album. Où sont passés les silences, la poésie et le mystère de Corto Maltese ? J’ai eu du mal aussi avec le personnage de l’avocate activiste, trop caricaturale à mon goût et transformer ici Corto Maltese en mercenaire n’était pas la meilleure idée. Quant au dessin de Vivès, j‘ y adhère toujours autant. J’avais nettement préféré les deux premiers albums de Vivès et Quenehen, qui certes s’inscrivaient dans notre monde contemporain, mais étaient un peu plus déconnecté de l’actualité immédiate, dont on nous inonde à longueur de journée Bref, une déception pour ce troisième opus.Le 13/10/2025 à 13:54:06
En soi, c'est plutôt divertissant. Sauf que ça n'a rien à voir avec un Corto. Ni dans l'esprit (à cause d'un scénario dénué de poésie, de dialogues piquants et d'ésotérisme; bref de tout ce qui fait les qualités d'un bon album de "Corto") ni bien sûr dans le dessin, où le "style" graphique de Vivès me rebute au plus haut point, tant je trouve ça laid (bon, après, évidemment c'est chacun ses goûts). Seuls quelques personnages secondaires sont dans l'esprit de ceux qu'aurait pu inventer Pratt (j'ai bien aimé les personnages de Marcus et de "Trouble-fête"). Je n'ai rien contre le fait de vouloir moderniser CORTO MALTESE (après tout, pourquoi ne pas le mêler aux turpitudes de notre horrible XXIème siècle ?), mais il faut que ce soit bien fait. Ce qui, à mon humble avis, n'est pas le cas ici, tant dessin comme esprit sont éloignés de la série d'origine.Le 11/10/2025 à 08:01:52
Corto : « Tu voulais changer le monde, ceci n’est qu’une émeute. » L’avocate activiste : « J’en ai marre de me soucier du bien-être des générations futures ; pour une fois, je veux faire ce dont j’ai envie. » Dans Le Jour d’avant, Corto Maltese circule crédiblement dans notre époque. Quenehen et Vivès l’ancrent en 2022 — de Sydney vers le Pacifique (Tuvalu) — et l’embarquent dans une affaire nourrie par les tensions géopolitiques et l’activisme climatique. Ce cadre contemporain ne sonne jamais plaqué : au contraire, cette plongée dans le présent révèle combien son tempérament s’accorde à notre époque incertaine. Pour ce gentilhomme de fortune, les rencontres priment toujours : amitiés, alliances de circonstance — comme avec cette avocate activiste, écartelée entre ses idéaux et l’envie d’agir librement. Ainsi, le personnage de Corto gagne en profondeur, et sa mythologie s’épaissit avec le temps. En prolongeant l’héritage de Pratt, Vivès et Quenehen redonnent à Corto une actualité inattendue : il devient à la fois une figure d’hier et un miroir de nos contradictions d’aujourd’hui. Quant à la contribution de Vivès, son sens de l’intimité et la vie qu’il insuffle aux personnages féminins prolongent fidèlement l’univers de Pratt : des femmes fortes, intrigantes, qui donnent à Corto une aura autant sensible qu’insaisissable.BDGest 2014 - Tous droits réservés