Info édition : 2 contes de 16 et 13 planches – Titre n° 38 de la collection "Mimolette" – Format : 245 x 165 mm – En page 2, est notée la liste des titres parus de 1 à 41.
Vanoli continue donc de dessiner ses contes de la désolation, où la joie et l’optimisme n’ont pas droit de cité — et le mot est faible ! La première histoire aborde les aventures d’un homme qui, pour fuir la misère, se rend à bord d’un bateau dans le nouveau monde et se retrouve seul, perdu dans une île déserte. Durant sa longue marche dans la forêt, le héros ressemble de plus en plus à une plante, comme si la nature et son humanité ne formaient plus qu’une même personne. La fin vous laissera un goût amer dans la bouche !
La seconde partie est dans la droite filiation de la littérature fantastique. En pleine guerre de sécession, deux soldats nordistes peu convaincus par ce conflit devisent dans les bayous alors que l’ennemi n’est pas loin. Cette discussion se clôt sur une fin pour le moins absurde qui vous surprendra… Le style graphique de cet auteur assez atypique et peu médiatisé puise ses influences dans la peinture — du cubisme à Picasso, en passant par le Douanier Rousseau— et dans le cinéma expressionniste allemand. Cependant, son dessin charbonneux donne un cachet très personnel, voire sensuel, à ses histoires ou adaptations. Dans ces contes, l’auteur utilise ses facilités graphiques pour accentuer la dramaturgie et tient ainsi le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Dommage que chacune de ces histoires ne puissent pas bénéficier de plus de pages car il manque parfois des planches pour dynamiser et rendre la chute plus frappante encore. Quant aux influences romanesques, l’atmosphère des nouvelles de Lovecraft et de Poe est prégnante dans chacun des deux contes… Les choses les plus horribles sont celles que l’on imagine et non celles que l’on voit.