A
u fil des siècles, le culte voué à la Mort a occupé une place particulière dans les croyances populaires. Ses représentations furent diverses, mais toujours empreintes d'un respect dû à cette singulière inconnue. En Bretagne, elle prend l’apparence du dernier trépassé de l’année et, munie de sa faux à la lame inversée, chemine fièrement sur sa charrette au grincements sinistres.
Rien d’étonnant à ce que Guillaume Cadic ait passé son existence à la rechercher, jusqu’à en perdre la vie. Hantise, le premier volet des Contes de l’Ankou nous a entraînés dans sa quête teintée de démence. Ce deuxième tome s’ouvre sur les interrogations de Sofia, sa fille, quand à la folie qui a touché son père et qui l’a poussée à la délaisser. Chaque conte nous apporte un élément de réponse et enrichit ce fil conducteur. Pourtant ce dernier ne servant pas uniquement de lien entre les histoires, à l’instar des Contes du Korrigans ou des Contes de Brocéliande. Istin et Le Breton lèvent un peu plus le voile sur cet être mystérieux et l’on découvre qu’il peut avoir du cœur, qu’il est toujours juste dans ses actions. Il respecte les hommes qui le craignent, mais il ne supporte pas la trahison et se révèle sans pitié face à l’impudence des autres.
Le casting de cet album est judicieux et il est difficile d’imaginer un autre dessinateur que Guillaume Sorel pour illustrer ce fil conducteur. Il retranscrit avec beaucoup de force cette ambiance particulière qui entoure la mort. Très bon choix également concernant Eric Liberge dont le talent s’exprime à nouveau dans le registre de Monsieur Mardi-Gras Descendres. Enfin, Gwendal, dans un style proche de celui de Sorel, n’a pas à rougir de la comparaison. Il confirme la très bonne impression laissée par sa prestation dans le premier tome, il est aussi à l’aise avec le dessin que dans la mise en couleurs.
Qui est mon père s’est fait attendre. Cela en valait la peine. L’attrait de cette série réside à la fois dans le mystère présent dans les différents contes et dans le choix de dessinateurs confirmés.
Les avis
johnkalak
Le 30/04/2005 à 19:05:05
C'est avec une certaine impatience que j'attendais la sortie du tome 2 de cette très prometteuse série.
Attente récompensée par un album passionnant.
La première chose qui m'a frappé est la beauté du dessin. 4 dessinateurs différents se sont penché sur les 4 petites histoires. On connaissait déjà Sorel et Gwendal qui ont travaillé sur le premier tome et dont le talent est déjà reconnu. En revanche j'ai dévouvert Eric Liberge qui assure la scénario, le dessin et la couleur du troisième récit : Les Lavandières de Nuit. Son dessin est absolument magnifique rien de moins. Chapeau.
Concernant le scénario on retrouvre la trame du premier tome à savoir un fil conducteur entrecoupé de contes traditionnels. Dans le premier tome on suivait le romancier Guillaume Cadic dans sa quète de l'ankou, dans ce tome c'est sa fille qui découvre les recherches de son père. L'histoire est une nouvelle fois très intéressante et très plaisante à lire.