Résumé: Les monstres aussi ont leurs états d’âme ! Dans la ville de Tchernobourg, suite à une catastrophe nucléaire, une partie de la population se retrouve transformée en deffroyables mutants. Résultat : des limaces géantes, hommes-araignées et toutes autres sortes de monstruosités côtoient à présent les citoyens lambda. Lun de ces mutants, un poulpe empathique, remarque un fait étrange : lorsqu'il sassoit près de quelqu'un, l'un de ses tentacules se met inéluctablement à venir tapoter amicalement lépaule de son voisin qui se met aussitôt à se confesser. Cest ainsi que notre ami poulpe va simproviser prêtre et venir à la rencontre des habitants de Tchernobourg recueillir des témoignages tous plus délirants les uns que les autres.À travers une succession dhistoires courtes monstrueusement loufoques, Philippe Foerster nous décrit un univers à nul autre pareil, entre Kafka et Topor, où lhumour noir se teinte dabsurde ! Savourez cette " suite " des histoires macabres que l'auteur réalisait pour Fluide Glacial dans les années 1980 et qui viennent d'être magnifiquement rééditées sous le nom Certains l'aiment noir.
U
n fragment de lune s’est écrasé sur la centrale atomique de Tchernobourg. Depuis, les radiations font leur œuvre et dans les rues en ruine de l’illustre cité se promènent désormais des mutants dotés de pouvoirs bien surprenants. Parmi eux, un prêtre pour le moins singulier.
Mieux vaut avoir le moral scotché sur le beau fixe ou quelques petits cachets d’antidépresseurs à portée de la main avant que de se plonger dans Le confesseur sauvage. Homme poulpe prédisposé à recueillir les confessions spontanées de ses concitoyens, le père Irradieu, curé autoproclamé d’une église désertée déclenche, dès qu'il les touche, les confessions de ses ouailles. Ce qui pourrait apparaître alors comme une bénédiction s’avère en fait un fardeau au regard des révélations dont il est le dépositaire plus ou moins involontaire.
Avec cet album, Philippe Foerster s’adonne avec plaisir à son penchant naturel pour les histoires bien noires. En quelques saynètes à l’onirisme débridé et décomplexé, il fouille sans avoir l’air d’y toucher dans les circonvolutions de l’âme humaine. De l’être ou du paraître, aux aspirations défuntes en passant par les illusions ayant valeur de réalité… l’auteur belge aborde, via ses personnages difformes, nombre de travers de notre propre société. Offrant une lecture à tiroirs, il permet de voir tout et son contraire dans ces planches à la colorisation changeante selon les chapitres.
L’absurdité relative du propos comme l’approche graphique, en noir et blanc, à la frontière du caricatural ou du surréalisme, sont des procédés efficaces pour (r)amener le lecteur à certaines réalités… Surprenant, autant que déstabilisant, le dernier opus de Philippe Foerster dérangera ceux qui souhaiteront s’endormir paisiblement.