Résumé: La mère du petit Chaperon Rouge l'envoie livrer à sa mère-grand, à travers la forêt, une bouteille de gros rouge (et un petit pot de beurre, mais c'est un détail). Ce que remarque le poivrot local, tapi depuis un fourré. Ce dernier comprend que le Chaperon s'en va apporter du pinard à sa mère-grand. Or chemin faisant, la fillette se rince le gosier. Aussi le poivrot profite-t-il que le Chaperon cuve son pinard pour la devancer. Il espère que la vieille paiera son coup. Après avoir tiré la chevillette et fait choir la bobinette, la mère-grand s'avère effectivement de bonne composition - toutes les occasions sont bonnes pour vider une boutanche. Elle lui offre un coup de gnole « thérapeutique » : de la vodka-maison, confectionnée avec de l'éthanol et un glaçon. Le breuvage tape franchement trop pour le poivrot, qui préfèrerait du simple vin. Un coup après l'autre, la vieille finit par s'endormir. Le poivrot décide donc de se déguiser en mère-grand et d'attendre le chaperon. Etant donné que la gamine est ivre comme un polonais, elle n'y verra que du feu. La fillette finit par se pointer, non sans se prendre les doigts dans cette satanée chevillette...
N
ena et Witko se « paient » les contes traditionnels et les assaisonnent façon trash. Pratique habituelle des amuseurs dessinant depuis le premier numéro de Mad (1952) et largement développée, voire dévoyée, dans les années soixante-dix par Gotlib et ses comparses, la parodie adulte des gentilles histoires de notre enfance est une valeur sûre de la BD. Ces nouvelles moutures des Chaperon rouge, Vilain petit canard et Blanche neige ne font pas défaut au genre. Les frères Grimm, Andersen et Charles Perrault ont intérêt à s’accrocher dans leur cercueil, ça va essorer sec.
Comme les auteurs n’épargnent rien à leurs héros, le résultat est gros et gras avec ce qu’il faut d’humour bien pipi caca. La lecture est évidemment très drôle, mais n’apporte rien de vraiment nouveau aux innombrables versions antérieures. Cela dit, l’exercice de style reste quand même intéressant. La réalisation a été visiblement soignée. Les dialogues et les remarques délicieusement décalées claquent et le dessin s'avère très bien en place et précis.
Pochades totalement amorales parfaitement en accord avec le canon « fluidien », Les Concontes sont à prendre pour ce qu’ils sont ; franches rigolades garanties !