Info édition : Contient les épisodes Conan: Battle for the Serpent (2020) #1-5
Résumé: Coincé dans un monde peuplé de super-héros et de technologie, Conan le Barbare cherche sa place. S'il ne trouve dans le désert aucune trace de sa vie d'antan, il y découvre en revanche une ville illuminée, symbole de modernité : Las Vegas ! Il part alors en quête de la Couronne du Serpent, une relique d'Atlantis qui pourrait lui permettre de retrouver un royaume. Mais n'est-ce pas un piège de Méphisto, qui a élu résidence dans la ville du péché ? La quête de Conan va en tout cas attirer l'attention de bien des héros, dont la Chatte Noire et la Panthère Noire !
C
onan marche dans le désert ; il ne sait pas où il se trouve mais qu'importe, son objectif : trouver une relique très ancienne, la Couronne du Serpent. Pas de retour chez lui avant de s'en être emparé. Pas le choix, seul cet artefact pourra le lui permettre.
Si cela reste rare, ce n'est pas la première fois que le barbare est projeté dans une temporalité différente de la sienne. Ici, l'utilisation du cadre de l'univers Marvel permet de relier cette intrigue à celle développée dans Savage Avengers autour du sorcier Kulan Gath. Pas d'inquiétude, le petit rappel en début d'ouvrage permet de s'y retrouver. Ne pas voir Conan dans sa dimension originelle est assez perturbant et insolite. Cependant, Las Vegas est bien choisie puisqu'elle est parfaitement représentative des vices que le lecteur retrouve habituellement dans l'Hyperborée (jeu, argent, jolies femmes) et surtout, attractive pour les criminels en tous genres. Les dialogues s'avèrent plutôt bons, avec quelques traits d'humour et des punchlines bien senties. Le scénariste Saladin Ahmed plonge le héros musculeux dans le high tech, et il s'en sort pas mal. Le mélange prend facilement une fois le postulat assimilé. Finalement, hormis le décor, le mercenaire est peu dépaysé : des méchants, un objet à dérober, une jolie alliée, il reste en terrain connu. S'il garde son flegme légendaire, il est intéressant d'observer sa capacité d'adaptation et son évolution dans cet environnement moderne (une voiture, bah, c'est comme un cheval finalement). Cette saga peut se lire indépendamment, il faudra juste ne pas trop se poser de questions sur l'identité des super-vilains en présence, développée dans la série-mère. Le personnage de Nyla, une jeune voleuse confirmée, se révèle une partenaire tout à fait intéressante, le duo fonctionne et constitue le principal intérêt, avec le changement de cadre, de cet épisode.
Luke Ross propose une partition graphique de bonne facture. Très classique, son style ne cherche pas la grosse révolution visuelle et fait le travail de manière relativement correcte : des personnages typés, du dynamisme, des arrière-plans un peu chiches en détails il faut l'avouer, mais la lecture s'avère fluide et agréable.
Si le décalage est réussi pour cette Bataille pour la couronne du serpent, certains puristes pourraient regretter cette incartade hors du monde habituel. L'initiative est néanmoins assurément originale.