Info édition : Avec jaquette illustrée, sens de lecture d'origine (droite vers gauche). Noté "1re édition française : juillet 2006". En bonus, une page de preview.
T
andis que l’organisation secrète Delilah poursuit l’achat de terrains maudits à des fins mystérieuses, Cain expose la situation à sa sœur, son oncle, Oscar, le medium Cléhadore et à son valet Riff. Lorsqu’une jeune femme aimée de Cléhadore est victime des manigances de Delilah, il devient urgent d’agir pour le comte et ses amis. Mais il semblerait qu’un proche de Cain soit impliqué dans le meurtre.
God Child est la suite de Comte Cain, la première série de Kaori Yuki que l’auteure avait arrêtée en 1999 pour se lancer dans un manga plus long et complexe, Angel Sanctuary. Après six années d’interruption, la reprise ne s’est pas faite sans peine. En effet, God Child est à la fois le premier volume d’une nouvelle série et la suite d’une série antérieure. Kaori Yuki a tenté de présenter à nouveau les personnages de Comte Cain tout en continuant une histoire déjà bien engagée. Elle a repris la formule du début : des meurtres reliés à des comptines ou des histoires pour enfants, un jeune comte, beau, intelligent, ténébreux, au lourd passé, l’ambiance d’un Londres gothique et victorien, la présence d’une noblesse décadente, souvent cruelle et perverse. Elle y a ajouté un lien entre ces différents mystères : Delilah, l’organisation d’Alexis Hargreaves, le père – jusque là supposé mort - de Cain, société secrète qui s’adonne à des pratiques ésotériques. De quoi augmenter le côté glauque d’une série déjà assez morbide dont le personnage principal ne manque pas d’être lui-même quelque peu malsain.
Graphiquement, en revanche, on sent tout de suite combien le dessin de Kaori Yuki a évolué et s’est amélioré depuis Comte Cain. Le style reste celui du shôjo avec force trames, beaux garçons et rapprochements équivoques (entre Cain et Riff). On apprécie surtout le trait appuyé des visages, souvent bien expressifs, et l’indéniable charisme qui se dégage du héros.
Ce 6ème volume de God Child est intitulé Le baiser de Judas. Son titre évoque une trahison et celle-ci vient comme on s’y attend, mêlé à de sordides menées politiques et occultes. Sans surprendre totalement, ce retournement de situation dans l’intrigue relance l’histoire. On s’était habitué à voir Cain accompagné de son fidèle serviteur. La nouvelle donne s’avère donc intéressante car, non seulement, elle promet de nous montrer l’évolution psychique et affective du comte, mais aussi de donner une dimension plus intense à la rivalité père-fils et aux relations des protagonistes.
God Child qui peinait dans sa reprise de Comte Cain semble trouver un nouveau souffle dans ce sixième tome. Les qualités narrative et graphiques sont là, espérons que l’auteure poursuive sur sa lancée et comble ses lecteurs, fans de la première heure et autres.