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avid B a une double vie. Dès que ses activités diurnes de dessinateur de bandes dessinées s’achèvent, il plonge dans les bras de Morphée et est alors en proie à une activité onirique des plus intenses : David B rêve et surtout, il griffonne dès le réveil afin de ne pas laisser toutes ses pensées s’envoler vers l’oubli. On se laisse doucement dériver au fil de ces histoires qui n’ont qu’un point commun (à part celui de sortir tout droit du cerveau de l’auteur) : la noirceur.
D’aucuns argueront d’emblée que le scénario de cet ouvrage est mince et que l’assemblage de ces rêves parait manquer de cohérence. Certes, mais devons-nous utiliser ce genre de critères face à un album si novateur ? L’auteur ne nous livre pas un récit structuré où le lecteur, confortablement installé dans ses habitudes, n’a qu’à suivre une trame le plus souvent linéaire. On se retrouve ici face à l’apparente incohérence du cerveau en pleine phase de restructuration de la mémoire, phénomène expérimenté par tous mais rarement partagé. David B nous ouvre toutes grandes les portes de son cerveau et c’est en se penchant sur les points communs et la symbolique de ces histoires qu’on retirera le plus grand bénéfice de cet album plus qu’atypique. Pas besoin d’être Jacques Lacan pour voir que la guerre, la mort, les animaux ou le chaos sont des thèmes obsédants et qu’ils éclairent du même coup la (re-)lecture de ses autres albums.
Ce deuxième opus du genre (après Le cheval blême) est magnifié par un trait acéré et une maîtrise des noirs que l’auteur peaufine à chaque nouvelle œuvre. De plus, la qualité du travail exécuté par Futuropolis est à souligner tant la maquette et l’utilisation de la bichromie sont somptueuses. Il est prévu un deuxième tome pour clore cet inventaire onirique débuté en 1979 et qui parachèvera cette œuvre hors du commun. Un livre rare et à lire en toute quiétude.
Les avis
safedreams
Le 30/10/2005 à 21:23:15
Pas grand intérêt... Des rêves forcément complétement loufoques et incoHérents... Chaque histoire est vraiment trop courte pour qu'on y entre... C'est très décevant et complétement anecdotique.