A
voir 27 ans et tenter de concilier travail et amour, tel est le défi quotidien de Minami Fujii, publiciste. Quand son petit ami la quitte après sept années de vie commune, la jeune femme perd ses repères, ses certitudes. La voilà qui s'interroge sur elle-même, sur ses aspirations, ses envies, sa vie affective. Passionnée par son métier, elle trouve en l'un de ses collègues un confident et une épaule prête à la soutenir.
Bijou intimiste, entraînant au coeur des paradoxes féminins depuis un environnement professionnel aussi commun qu'un bureau, Complément affectif dévoile avec finesse et subtilité les questions d'une japonaise moderne ballottée entre ses sentiments et sa profession. Vit-elle l'avenir qu'elle s'imaginait autrefois ? Doit-elle, pour être aimée, se sacrifier sur l'autel des convenances et des stéréotypes qui ont nom maquillage, sourire ou gentillesse ? Peut-elle se constuire une réputation dans la publicité malgré ou grâce à ses concepts innovants ? L'héroïne de Mari Okazaki est le reflet des femmes d'aujourd'hui. Elle renvoie les lectrices à ce qu'elles sont ou ont été, à des amies, à des parentes. Comme Minami, n'avons-nous pas couru, rougi, pleuré, cherché désespérement à nous hisser hors de la spirale infernale d'un quotidien trépidant ne laissant presque aucun espace à la détente contemplative ou à un peu de chaleur humaine ?
Grands yeux presque étonnés, bouches volontaires, visages expressifs, détails tantôt marqués tantôt floutés, le dessin de Mari Okazaki révèle une maturité certaine. Quelquefois il a la saveur du voyeurisme quand l'héroïne se penche pour répondre au téléphone. Ailleurs, il devient aussi rapide et affairé que la jeune femme. Ou alors, il amène à la contemplation, à la rétrospective introspective émue comme émouvante.
Nouveau titre de la collection Jôjin Deluxe, Complément affectif ravira autant ses lectrices que ses lecteurs par son ton et son sujet.