Info édition : Mention " Première édition " + 8 pages historiques sur Vassieux-en-vercors et la région.
Résumé: Le maquis qui a laissé la plus grande empreinte dans notre mémoire. Ce n'est pas seulement un des maquis les plus anciens, gonflé par la loi sur le STO qui fait fuir des centaines de jeunes dans la montagne. Ce n'est pas seulement un des principaux maquis, tant par la zone contrôlée, le plateau du Vercors, que par les 4 000 hommes rassemblés et prêts à combattre. C'est aussi un lieu de sacrifice. Un haut-lieu de la Résistance et le terrain d'une répression impitoyable de la part de l'occupant. Le Vercors, c'est l'héroïsme et le sacrifice, la fierté du soulèvement contre l'occupant nazi mais aussi la tragédie d'une répression sanglante.Le maquis qui a laissé la plus grande empreinte dans notre mémoire.
A
urélie se rend dans la maison de son grand-père, près de Vassieux-en-Vercors, afin d’honorer une promesse faire à ce dernier. Après avoir aéré la maison, elle se plonge dans un album photo qui l'amène à se souvenir de l'été 1998, où sa mère l'avait forcé à passer des vacances en ce lieu. Une fois l'appréhension disparue, l'adolescente et l'ancien s'apprivoisent et apprennent à se connaître. C'est en tombant sur une vieille photographique qu'Aurélie comprend que son aïeul était dans le maquis...
Après l'île de Sein, c'est au tour de Vassieux-en-Vercors, autre lieu distingué par l’Ordre des Compagnons de la Libération, d'être présenté sous la forme d'une bande dessinée.
L'historien Jean-Yves Le Naour propose un scénario habilement construit afin de capter un lectorat d'initiés et de passionnés de la Seconde Guerre mondiale, tout en étant accessible à des néophytes ou aux jeunes. Il a créé un personnage fictif qui sert de guide tout au long du récit, auquel il est facile de s'identifier. Le jeu de flashback permet de mettre en lien l'aspect mémoriel du lieu et des résistants avec la mémoire familiale de l'héroïne. Ce jeu d'échelle est pertinent et densifie le scénario. Le tandem petite-fille/ grand-père fonctionne et amène une touche d'humanité et d'identification. La curiosité de l’adolescente va amener l'ancien taiseux à se faire pédagogue, dévoilant la complexité de la réalité de cette poche de résistance et de son histoire.
En quelques planches, le portrait de la Milice est correctement brossée, et de nombreux évènements viennent agrémenter la narration : le 11 novembre 1943 à Grenoble, l'euphorie de juin 1944, la mort du maquis. Les auteurs multiplient les anecdotes, comme la présence et l'action d'un certain Henri Grouès, plus connu sous son nom de combat : l'abbé Pierre. Ou encore l'arrivée d'un jeune étudiant nommé Marc Ferro. Ce qui rend cet album encore plus intéressant, c'est la présence du débat historiographique. La tragédie du Vercors a fait couler beaucoup d'encre au sujet de la trahison des alliés. Afin d'amener les arguments et de clarifier le propos, l'auteur utilise une émission de télévision faisant fortement penser à Cinq colonnes à la une. Sur le plateau, deux historiens sont invités à débattre. Leurs points de vue sont différents et les échanges vont permettre de mieux saisir ce qui a pu se passer à la fin du maquis. L'idée est ingénieuse.
Pour cette bande dessinée, Jean-Yves le Naour collabore de nouveau avec Claude Plumail, qui assure cette fois la mise en dessin et les couleurs. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur une série sur Charles De Gaulle parue chez le même éditeur et sur trois autres tomes des Compagnons de la libération, dont Simone Michel Lévy . Le trait est réaliste, les décors riches en détails. Le choix des couleurs est juste, en particulier le classique sépia pour les moments se déroulant dans le passé.
Ce nouveau tome consacré à un haut lieu de la Résistance tient ses promesses. À la fois divertissant et didactique, il permet au grand public de mieux connaître ce que fût ce maquis.