Résumé: Après avoir répondu à l’appel de leur ancien maître, les héros de la Compagnie des Lames partent à la recherche de la sombre relique du roi Goule. Une quête sur les traces de leur passé qui va les mener au coeur des ténèbres, là où se cachent les secrets inavouables que renferment leurs âmes.
L
'élite de la Compagnie des Lames a rejoint le roi Fangorn. Atteint d’un mal mystérieux, celui-ci n’est plus en état de gouverner et de reformer la coalition des peuples qui avaient vaincu le roi Goule. De plus, les sicaires du nécromant parviennent à s’introduire dans le camp et à enlever le souverain. La modeste armée se lance alors vers les terres maudites, vers une mort quasi certaine.
La Fantasy est un type de littérature populaire qui a du mal à acquérir ses lettres de noblesse et demeure encore fortement raillé. Pourtant, héritier des contes et légendes, des épopées antiques et du merveilleux médiéval, il propose des écrits d’évasion propres à distraire. Bien sûr, comme pour le polar ou la science-fiction, il possède aussi de trop nombreuses œuvres dites « de gare » qui, cependant, ne doivent pas cacher les récits plus ambitieux qui émergent régulièrement.
La Compagnie des Lames fait partie de ces séries qui choisissent, tout en s’inscrivant pleinement dans les codes du genre, de les dépasser, de les réinterpréter pour surprendre. Après un premier tome qui contait le rassemblement d’une troupe et qui se distinguait par la noirceur du monde et les caractéristiques des « héros », Désolation confirme que Nicolas Tackian a bien la volonté de prendre le lecteur à contre-pied. La narration est intelligente et maîtrisée, continuant d’explorer les relations entre les membres de la troupe et distillant des éléments – comme le ménestrel et son crâne parlant - qui amènent à douter de la simplicité et de la linéarité de l’aventure jusqu’au final qui remet effectivement tout en cause.
Si Nicolas Tackian a décidé de bâtir bien plus qu’une simple fresque guerrière, il a également confié la mise en image à un illustrateur dont le style se démarque très nettement de la production semi-réaliste habituelle. Dave Kendall, livre un travail remarquable dont le rendu évoque la peinture flamande du XVIIè siècle, par son utilisation récurrente d'un clair-obscur propice aux ambiances épiques. Si les visages sont parfois imprécis, cela n’entrave pas la plongée dans cet univers tant le dessin parvient à soutenir la déliquescence de ce royaume. La colorisation et l’éclairage sont d’une rare qualité - avec une réelle maîtrise des effets de lumières sur les matières -, le découpage est soigné et les personnages, dont les faciès – comme l'âme – sont marqués et peu avenants, tout à fait crédibles.
Au final, ce deuxième opus révèle une Fantasy bien au-dessus de la moyenne grâce à l’épaisseur de l’histoire contée et aux magnifiques fresques qui donnent vie à ce monde apocalyptique.
Les avis
Elistan
Le 03/10/2015 à 20:25:12
Le scénario se développe et surprend ... Quel est ce secret qui a rassemblé la compagnie des lames ? Vous le saurez en lisant le prochain épisode ... etc ... A ne pas manquer donc. Le suspense reste entier.
Le graphisme reste égal à lui-même et contribue à l'atmosphère angoissante du récit.