Info édition : Noté "Première édition".
L'équipe est composée de:
Scénario : Philippe Bonifay
Roughs : Christian Rossi
Couverture : Lidwine
Dessins : TieKo/Jim/Juliette Derenne/André Le Bras
Encrage : Juliette Derenne/Cyrille Ternon
Couleurs : Callixte/Nausicaa
Montage : Pascale Sorin.
Existe avec un story-board du tome 7.
Résumé: Dans le cinquième tome de La Compagnie des glaces, le glaciologue Lien Rag tombait amoureux de Jdrou, une femme du peuple des Roux. Avec elle, il se réfugie dans une exploitation forestière tenue par Pietr et Lena Hansen. Parti vendre du bois en compagnie de Pietr, Lien apprend alors de la bouche de Yeuse, la danseuse de cabaret qui lui a gardé son affection, que des groupes de Roux sauvages sont capturés et vendus à la Compagnie avant d'être enfermés dans des cages. Lien craint le pire pour Jdrou. Il décide de se lancer à sa recherche. Qui est sauvage, qui est civilisé ? Au fur et à mesure de l'adaptation en bande dessinée de l'œuvre de G.-J. Arnaud, le peuple des Roux est confronté à la bestialité et à la cupidité des humains, fragiles créatures réfugiées sous leurs dômes de verre. Face à la chasse aux Roux menée par des groupes de chasseurs pour le compte de la Compagnie, Lien Rag apparaît comme l'un des derniers défenseurs des opprimés et de la liberté. Cette saga futuriste, où se mêlent aventure et réflexion sur l'avenir de l'humanité, révèle au fil des albums sa dimension prophétique. Ce premier cycle de la Compagnie des glaces s'achèvera en octobre 2005 avec la parution du tome 7.
L
ien Rag s’est épris de Jdrou, une jeune Rousse, et a déserté son poste de glaciologue pour tenter de vivre cet amour compliqué. Caché par un exploitant forestier, il prend le risque de se montrer à nouveau lorsque Jdrou est capturée par des esclavagistes. Dans sa quête, il va croiser Yeuse, la belle danseuse, qui cache à peine ses sentiments pour lui, mais va néanmoins l’aider.
Vu la complexité de l’histoire et la difficulté de l’adaptation de l’œuvre originale, il n’est pas inutile de se replonger dans les cinq premiers tomes pour bien aborder celui-ci, avant le suivant qui clôturera dès le mois prochain le cycle Jdrien. C’est aussi l’occasion de mesurer les progrès considérables, notamment graphiques, qui ont été effectués depuis Lien Rag, premier épisode paru il y a deux ans.
Le studio JOTIM qui se partage les tâches pour assurer un rythme élevé de parution a maintenant trouvé son allure de croisière, et donne enfin une certaine unité à l’ensemble malgré des mouvements dans l’équipe. Alors que Lidwine continue d’enchaîner de superbes couvertures, les défauts grossiers des deux premier tomes sont désormais oubliés, et la série franchit même un nouveau cap dans ce tome où TieKo se voit confier les personnages principaux et les décors intérieurs. Dans la continuité du bon travail de Lecureley puis de Malnati, le trait gagne en précision mais aussi en personnalité, tandis que les couleurs prennent des nuances plus sombres qui conviennent parfaitement au virage pris par l’histoire.
A la différence des deux épisodes précédents qui souffraient de la nécessité de faire progresser rapidement l’histoire, celui-ci s’éloigne des thèmes politiques et se concentre sur les relations entre les protagonistes. Ceux-ci gagnent enfin en profondeur, tandis que le déroulement pour une fois linéaire donne à cet album le rythme qui fait trop souvent défaut à ses prédécesseurs.
Ce sixième tome marque un tournant à la fois dans l’histoire et dans le style. Plus abouti, il pourrait être le déclic qu’attendaient de nombreux déçus des premiers épisodes pour revenir à une série au concept aussi passionnant. A noter pour les plus curieux qu’on peut d’emblée découvrir le story board du septième tome pour un léger supplément, et admirer ainsi le travail de Rossi.
Les avis
Saigneurdeguerre
Le 22/11/2020 à 16:45:14
Dans un coin de Wood Station, des hommes font la queue avant d’entrer dans un wagon, ou ce qu’il en reste. Que font-ils là ? Ils viennent « se soulager » les bourses… Ils se suivent pour violer une femelle roux ramenée par des chasseurs qui se font payer pour ce « service ». La femelle ne résiste pas à la température bien trop élevée pour son organisme. Il est temps pour les chasseurs de ramener de nouvelles proies…
Critique :
Lien Rag a déserté. Lien Rag aime les Roux. Lien Rag est carrément tombé amoureux d’une femelle roux. Ou plutôt, c’est elle qui est tombée amoureuse du glaciologue, et lui a été emporté par une tornade de sentiments qui l’attire vers cette femme d’une autre espèce. Pas facile pour eux de s’étreindre : lui qui a besoin d’un minimum de chaleur et elle qui a besoin du froid ! Leurs étreintes ne peuvent qu’être brèves sous peine de devenir mortelles pour l’un des deux.
Lien a trouvé du travail chez les Hansen qui exploitent une forêt sub-glaciaire. Pietr Hansen y emploie des Roux. Et non seulement il les nourrit correctement mais en plus, il les paie ! Pietr déteste l’esclavage. Lien y a amené la tribu de Jdrou pour qu’ils y soient à l’abri.
Malheureusement, un peu partout des chasseurs de Roux se mobilisent pour les amener de force dans des cages dans les villes-stations où ils font cruellement défaut pour gratter la glace sur les dômes, activité vitale pour les populations qui vivent dans ces stations, sous peine de voir les verrières céder sous le poids de la glace. Ces chasseurs sont la lie de la population. Pour la plupart, ces chasseurs sont des criminels sans aucune moralité.
Lien retrouve Yeuse. Yeuse, la meneuse de la revue du Cabaret Miki. Yeuse amoureuse de Lien. Lien qui aime Yeuse mais qui est fou de Jdrou !
Quand Lien retourne dans l’exploitation forestière, le spectacle qu’il découvre est abominable. Les chasseurs de Roux sont passés par là…
Bien sûr, ceux qui ont lu les romans de G. J. Arnaud seront déconcertés par les raccourcis pris par la BD. C’est un peu fatal vu l’ampleur du feuilleton. Néanmoins, l’équipe qui s’est unie pour concocter « La Compagnie des Glaces » en bandes dessinées a réussi à conserver une certaine cohérence entre les albums. Ce n’est pas parfait, certes, mais vu l’ampleur de la tâche, c’est du très bon travail. Mon seul bémol concerne la couverture qui présente une Yeuse qui est loin de ressembler à la grande séductrice qu’elle est !