É
milie débarque à Bruxelles. Les loyers étant ce qu'ils sont, elle se voit contrainte de trouver une colocation. Il n'est pas facile de s'intégrer quand on est nouvelle venue et un peu timide, heureusement elle tombe sur une bonne équipe, un peu turbulente peut-être, et néanmoins diablement sympathique.
Comme un plateau est le premier album d'Émilie Plateau. Cette dernière, membre du collectif Nos restes, prend à bras le corps le credo de ce groupe d'auteurs et propose un récit autobiographique rempli d'humour. La colocation est un terreau fertile pour celui ou celle qui sait observer la nature humaine. De fait, cette cohabitation forcée ouvre les portes de l'intimité d'autrui, avec ce qu'il y a de bon et de mauvais en chacun de nous. La scénariste décrit ce petit microcosme avec beaucoup d’ingéniosité, mais, malheureusement, sans grande originalité sur le fond. Les scénettes se succèdent, s'accumulent, et, au final, peinent à sortir des sentiers battus pour qui se souvient de L'auberge espagnole de Cédric Klapisch.
La dessinatrice illustre ses propos d'une manière minimaliste, minuscule même. Ce style volontairement dépouillé est néanmoins très dynamique et rempli de fraîcheur (ou alors c'est le climat de la capital belge). Les planches sans case définie permettent une mise en scène originale non dénuée d’espièglerie par moments. À noter le très bon travail d'édition de 6 pieds Sous Terre qui propose ce titre dans un petit format carré en parfaite adéquation avec l'approche esthétique de son contenu.
Expérience personnelle racontée tout en finesse, Comme un plateau reste un peu trop terre-à-terre pour vraiment convaincre.