Résumé: L'étrange duo débarque en ville pour trouver Lytha, une jeune femme que Pepper s'est mis en tête de présenter à son neveu Colt. Il devient rapidement évident que l'objet de tous les désirs adolescents du neveu n'est pas une jeune femme ordinaire. A la tête d'un gang uniquement composé de femmes elle a, malheureusement pour elle, provoqué tant et tant de grabuge que Theophrastus Levi l'a vendue...
A
près une expérience mystique des plus déroutantes, Coltrayne et Pepper décident de reprendre la route pour Paragusa. Le neveu reste étonnement songeur, serait-ce le souvenir de Lytha qui tourmente son esprit ? Justement, la ville où elle habite se trouve sur leur chemin. L'occasion de la revoir est trop belle ! Après une échauffourée avec une ancienne connaissance pour le moins antipathique, les deux compères apprennent que la jeune fille a été vendue à un diable. Une nouvelle quête commence, après tout, l'enfer est pavé de bonnes intentions...
Suite directe de Pandemonium à Paragusa, ce deuxième épisode voit le duo en parfaits chevaliers servants dans une mission romantique courageuse, puisqu'il s'agit de sauver une jolie donzelle (au caractère bien trempé) en fâcheuse posture. Ils auront également à en découdre avec Ossus, le sinistre gourou évoqué précédemment. Si Darko Macan maintient le mystère autour de ses intentions précises à propos du fil conducteur de la série, le lecteur attentif prendra néanmoins conscience que, subtilement, l'univers éminemment atypique s'étoffe et que l'empathie pour les personnages s'accroit. Un zeste d'humour, une pincée de grivoiserie et une cuillerée de gore parfument ce mélange singulier, captivant l'attention du rêveur qui accepte sans résistance de suivre ces aventures débridées et surprenantes.
Les yeux découvrent constamment les nouveaux décors sortis de l'imaginaire fertile d'Igor Kordey. Tout en conservant une belle cohérence, l'artiste donne vie à un bestiaire résultant de folklores divers et variés, le résultat est jouissif. Son style aisément reconnaissable rejoint celui de Richard Corben, dans ses rendus de volumes et de consistances, si particuliers. Les planches foisonnantes regorgent de détails et demeurent pourtant parfaitement lisibles, tant le trait de l'artiste est précis. Scrupuleux, il préfère un découpage à grandes cases où peut se déployer tout son talent.
Sorte de road-trip halluciné d'apparence vintage, Et in arcadia ego déroute certes par son intrigue aux allures d'improvisation - maitrisée - mais surtout, captive assurément par sa représentation graphique profondément originale.