Résumé: Deux enfants, Kay et Gerda, sont amis depuis toujours. Leur vie va pourtant basculer le jour où la reine de glace apparaît dans leur ville, enlevant Kay avec elle ! Gerda décide de partir à sa recherche : un long et étrange périple débute... Elle rencontre des ogres qui menacent de la manger, se retrouve emprisonnée en compagnie d'animaux, trouve abri chez une vieille dame qui cultive de curieux légumes, pénètre dans un château où elle aura une révélation avant de retrouver enfin son ami Kay... Jusqu'à l'ultime rebondissement !
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erda et Kay sont amis depuis la plus tendre enfance. Un jour, pourtant, le bonheur prend fin : Kay est enlevé par la Reine des Glaces qui l'emmène sur son traîneau. Seule, triste, Gerda n'hésite pas longtemps avant de prendre la route du nord pour partir à sa recherche.
Marie Pommepuy avait déjà été à l'origine de Jolies ténèbres, un album qui, à sa sortie, avait marqué les esprits par un mélange incongru de dessins enfantins et d'une histoire où la bassesse des sentiments humains se reflète avec d'autant plus de force qu'elle est observée à travers les yeux d'une petite fille. Elle se retrouve ici seule au scénario pour adapter en bande dessinée un conte d'Andersen qui, au niveau de l'ambiance, se situe dans le prolongement de Jolies ténèbres. La structure narrative est conforme à ce qu'on peut attendre d'un tel récit : une succession de saynètes pour autant de péripéties qui se suivent au petit bonheur la chance, l'héroïne allant d'aventures en découvertes et affrontant mille dangers. L'ombre d'Alice n'est jamais bien loin, l'histoire présentant son lot de personnages intrigants et parfois menaçants, le tout dans un univers alliant un aspect plus sombre à une certaine poésie.
Si la lecture est agréable, l'album souffre toutefois de ce côté décousu sûrement induit par la forme originale du conte. Le rythme est souvent lent et le texte relève d'une certaine monotonie qui lasse par instants. Au final, les promesses suscitées par un propos intéressant et des protagonistes qui attisent la curiosité ne sont donc pas entièrement tenues. Un constat d'autant plus regrettable que le dessin de Patrick Pion, très lisible et instaurant tout au long de l'album une atmosphère tantôt merveilleuse, tantôt effrayante, est un régal. Dans un style différent, plus apparenté à l'illustration pure, la couverture est d'ailleurs sublime dans sa composition et sa finition, en plus de donner immédiatement le ton de l'histoire.