Info édition : Avec un carnet de croquis de 8 pages en fin d'album.
Résumé: Londres, fin du XIXe siècle.
Désobéissant une fois encore à l'inspecteur Hawkins, Einily poursuit ses investigations pour découvrir les assassins de sa mère. Son enquête la conduit dans les pas des Red Arrows, lesquels semblent préparer une opération d'envergure. De chasseuse, Emily devient gibier...
Q
u’est-ce qui a bien pu changer entre le premier tome, sorti il y a bientôt deux ans, et le second, intitulé sobrement Dans l’ombre de l’ennemi ?
Le scénario ? Pas vraiment. Dans la continuité du précédent volume, l’enquête, dans une ambiance très victorienne, avance à petits pas. Les desseins des mystérieux « Red Arrows » se dévoilent au fil des pages tandis que l’étau se resserre autour d’Emily qui a le chic pour se mettre dans les pires situations. Quant à l’inspecteur Hawkins, son machisme quasi maladif semble prendre un sérieux coup dans l’aile. Il ose même un rapprochement inattendu auprès de la jeune fille pour des raisons qui demeurent encore obscures. Le récit, sans réelles surprises, est bien ficelé et tient en haleine jusqu’à la dernière case.
Le dessin ? Non plus. Toujours aussi élégant, dans un style qui peut parfois rappeler les cartoons, dans le bon sens du terme, il accompagne à merveille l’histoire. Il mêle avec succès réalisme et fantaisie, pour un résultat très convaincant. Pas de décors surchargés, mais de grandes vignettes qui mettent en valeur les visages de chaque personnage. Les couleurs sont à l’unisson et confèrent à l’ensemble une atmosphère plutôt sombre et inquiétante. De la même façon que pour Sur les traces du passé, la fin de l’album est agrémentée de croquis préparatoires mettant en valeur le remarquable travail de Mara.
La couverture ? Ah tiens, peut-être. Celle du précédent volume mettait en avant Hawkins avec Emily, en arrière plan, qui semblait avoir du mal à suivre l’inspecteur. Alors que le présent tome révèle une jeune femme sûre d’elle, les yeux rivés sur un parchemin, prête à affronter l’ennemi. Un détail ? Certainement. Mais aussi une façon de montrer que l’apprentie policière est en train de prendre du poil de la bête et mène seule son enquête. Tandis que, dans le même temps, une héroïne en devenir commence à porter sur ses épaules l’intérêt d’une série.
En deux albums seulement, Mara a su donner corps à ses personnages qui évoluent dans une histoire sans chichi, humaine et efficace. Clues est sa première bande dessinée ? Chapeau ! Vivement la suite.