Le 21/02/2019 à 12:06:40
Bien que son titre laisse à penser à une suite au plus important crossover des années 2000, Civil War II ne reprend que quelques éléments de la trame de sa glorieuse ainée pour en faire une très bonne histoire de super-héros – mais pas que –, qui plus est superbement illustrée (Civil War II 2016, #0-8, FCBD 2016: Civil War II, Civil War II: The Fallen 2016, #1, Civil War II: The Accused 2016, #1). Prévenir les menaces avant qu’elles ne subviennent, c’est le sujet de Civil War II de Brian M. Bendis mais aussi bien avant ça de The Minority Report de Philip K. Dick. Ici, Ulysse, un jeune inhumain, se retrouve subitement à percevoir les dangers qui guettent. D’abord alliés, Captain Marvel et Iron Man finissent par s’opposer en réunissant autour d’eux d’autres super-héros partageant leur conviction. Car, si la première voit en Ulysse un instrument dans sa quête d’un monde plus sûr, le second y voit une atteinte à la liberté de penser. Si l’on n’échappe pas à l’affrontement final tant attendu, il faut toutefois préciser que l’histoire est bien moins portée sur la bagarre que la précédente "guerre civile". Les points de vue de chacun sont bien argumentés et la situation complexe vécue par Hulk et Hawkeye est intéressante. Aussi, bien qu’il s’agisse d’une histoire de super-héros, elle reste accessible à tout type de lecteur, même occasionnel, le conflit moral dont il est question est universel (qui plus est pour les lecteurs français qui feront peut être le rapprochement avec la rétention de sûreté) et la justice est présente au cœur de l’histoire. Deux bémols cependant : 1/ Le positionnement d’Iron Man. Lui qui était autrefois si prompt à enfermer les super-héros qui refusaient de s’enregistrer en vient à les défendre aux côtés de Captain America. Un sacré retournement de veste. 2/ Le titre de l’event. On retrouve certes un dilemme moral, un décès et une opposition majeure entre super-héros comme dans Civil War mais la filiation s’arrête là. Hormis l’aubaine marketing, il n’aurait pas été incongru de trouver un titre plus original à cette histoire. Quant au dessin, il est absolument magnifique et le terme est amplement mérité. De l’introduction par Olivier Coipel aux épisodes signés David Marquez, c’est un véritable plaisir que de parcourir cette histoire page après page. Les visages, leurs expressions, les mouvements, la finesse des détails, la couleur, un tel niveau est rarement atteint, si seulement tous les comics pouvaient être ainsi.BDGest 2014 - Tous droits réservés