Info édition : Préface de 7 pages sous forme de Lettre à la commission des hautes instances. Il existe une réimpression datée de janvier 1986 (noté p.95) avec les même visuels. la date d'impression et le DL ne sont pas suffisants pour distinguer l'EO. Casterman a édité deux tirages de cet album en janvier 1985, qui portent successivement les numéros d'impression 1594, puis 2015. D'ailleurs, le tirage de février 1985 porte le numéro d'impression 2049, puis le 4e tirage (toujours avec les mêmes 1er et 4e plat) porte le numéro 2112. Donc, sans le numéro d'impression, on ne peut pas identifier la toute première édition de cet album. L'édition originale tirée à 15.000 exemplaires a dû être immédiatement réimprimée pour 10.000 exemplaires suite à l'attribution du Grand prix d'Angoulême décerné fin janvier 1985. et au succès qui s'en est suivi.
La fièvre de l'Ubricande dépeint notre condition humaine.
Robick sort en colère du bâtiment statique de l'académie où il a tenté d'expliquer aux dirigeants d'Ubricande que l' "interférence", sous forme de réseau, connaît une croissance exponentielle.
L'impuissance de l'individu est saisie dans les proportions du dessin. Bientôt, les proportions de cette interférence démontreront également la relativité du pouvoir du régime.
Face à un bombardement incessant et auto-induit d'"interférences" telles que les virus, la révolution numérique, la sixième extinction, nous réagissons et nous nous connectons en tant que société, à l'instar de l'individu, dans une réaction de fuite (religion), de combat (progressivité et révolution) ou de gel (immobilisme et conservatisme).
En route vers la prochaine "dystopie ou utopie", dans un magnifique livre maintenant en couleurs!
Megalito34
Le 19/06/2019 à 10:32:21
Chef d'oeuvre. Cet album est devenu iconique: quand on dit Cités Obscures on voit immédiatement le Réseau qui enserre la ville et se développe sans fin. Laissez tomber la vraisemblance :-) et acceptez les images de Schuiten comme autant de symboles et d'allégories... Alors vous le suivrez dans son rêve et vous en tirerez toujours quelque chose.
BIBI37
Le 18/07/2010 à 16:44:06
Un deuxième tome tout aussi troublant que le premier.
Ici on voit apparaitre sans raison un cube qui se met à grossir jusqu'à intégrer complètement une ville.
L'oeuvre est matière à réflexion sur de nombreux sujets tel l'urbanisme ou la condition humaine.
Mais cette BD est tout aussi déroutante que le tome 1.
A réserver aux amateurs.
4/10.
matignon
Le 13/02/2008 à 19:26:57
Oeuvre superbe par le graphisme mais aussi par la richesse et la profondeur des idées. A la première découverte le lecteur est transporté dans un autre univers, un de ces pays imaginaires qui marquent la littérature ou la pensée utopique. Un voyage par le regard mais devant un telle symphonie picturale, le lecture devient encore un voyage par le toucher: en feuilletant les pages ce sont les murs d'Urbicande que l'on effleure! Ignorant les grands auteurs de la bande dessinée j'ai tout d'abord cru entrer dans l'écriture fictive d'un architecte désabusé. Cette oeuvre en particulier oblige à s'interroger sur l'homme et la cité. Nous découvrons enfin et bien tardivement en France combien cette question est fondamentale.
nexus4
Le 26/05/2004 à 21:16:35
L’un des deux Chef d’œuvre de Schuiten et Peeters. Prix du meilleur album, Angoulême 86.
Urbicande est une ville en pleine reconstruction.
Tout est bien planifié. Les institutions et les riches sur une rive et les pauvres sur l’autre. Chacun chez soi. Et l’urbatecte E. Robick y veille avec la plus grande rigueur. Mais c’est compter sans la découverte d’un cube qui va bouleverser la tranquille perspective de la ville et la réunifier dans une fugitive utopie. C’est aussi le constat d’un échec, thème majeur des Cités.
Graphiquement, Schuiten joue de la démultiplication du réseau dans sa mise en page pour fragmenter les cases, accroître le découpage en une sorte de BD dans la BD.
Une grande œuvre.