Le 16/10/2024 à 13:22:25
Esclavage, religion, condition de la femme et petite seigneurie... Un bon mélange assorti d'un dessin fluide et gracile. Un très bon album et une jolie découverte de cette auteure !Le 20/12/2023 à 21:42:59
Je suis tombé sur cette BD par hasard... et c'est une belle découverte. L'autrice Yudori raconte l'histoire fictive d'une jeune femme, Amélie, vivant aux Provinces Unies, lors de la première mondialisation. Elle est mariée à un marchand, qui ramène de ses voyages une belle esclave asiatique... Ce manwha a su me surprendre à maints égards : Malgré une profusion de thématiques (amour, sexe, beauté, religion, travail, émancipation, exotisme, inventions, histoire de l'art, chat...), la narration (alignée essentiellement sur Amélie) est très fluide. Sans faire œuvre d'Histoire et malgré le point de vue particulier de l'autrice, le récit parvient à nous immerger dans un Pays-Bas renaissant, grâce à des évocations efficaces. L'esthétisme, un peu efféminé, m'a étrangement plu. Éclectique, l'autrice a su jouer avec les codes de l'art oriental (shojo/josei) et occidental (Vermeer, Vinci), avec du nouveau et de l'ancien. Au final, une BD qui pousse les frontières de l'espace et du temps, pour nous offrir une saga féminine engagée. Saisissant !Le 19/09/2022 à 07:41:18
Nous suivons le parcours d'une femme maîtresse de maison dans la Hollande du XVIème siècle où naît véritablement le capitalisme avec ses marchands qui sillonnent le monde jusqu'à Batavia. Amélie est une femme qui est plutôt du genre inventive mais elle est dominée par un mari dans une société qui n'accorde que peu de droits aux femmes. Hans n'est pas méchant, il est plutôt bel homme mais Amélie n'est guère satisfaite de sa condition et se rebelle tout doucement. Il va partir pour un long périple et revenir avec une esclave asiatique avec laquelle il entretiendra des relations plus intimes. On pourrait penser à un triangle amoureux mais il y a encore la belle et jolie servante un peu écervelée qui n'a d'admiration que pour Hans. C'est clair que c'est un mariage arrangé car elle est issu d'une noblesse désargentée. Mais comme dit, l'argent ne fait pas le bonheur conjugal, loin de là ! La couverture laisse à penser à un rapprochement intime entre deux femmes mais il n'en n'est rien. Ce rapprochement se fera par la découverte de l'autre pour se rendre compte qu'entre une femme et une esclave, il n'y a pas beaucoup de différence à cette époque. En effet, la maîtresse de maison devait également s'occuper des courses et nettoyer la maison afin que cela soit parfait pour le mari qui rentre du travail. Oui, c'est bien une triste époque. On ne connaît pas l'auteure Yudori qui est coréenne et qui livre là son premier roman graphique. Sur le plan de la forme, c'est une belle parution plutôt soignée. Il y a même un marque-page intégré sous forme de petit ruban bleu. Je dois dire qu'on est assez éloigné du genre de manga habituel. En effet, la mangaka apporte réellement une autre touche de sensibilité mais également d'intelligence dans le propos. C'est loin d'être par exemple stéréotypé. Cela fait du bien de s'éloigner de ces standards classiques. Un petit bémol concernant certains personnages qui se ressemblent d'où des confusions possibles. Dans l'ensemble, l'aspect graphique est totalement bien maîtrisé dans une véritable précision du trait qui concourt par exemple à la beauté des paysages On découvrira subtilement le rapport entre les classes sociales mais surtout la condition féminine qui doit lutter pour sa survie. Cela rappelle que ce combat doit encore continuer dans certains pays peu ouvert à la liberté des femmes et ce pour parvenir à une égalité de traitement. C'est véritablement un album assez engagé.BDGest 2014 - Tous droits réservés