Résumé: Kate Kavendish est pilote pour la Royal Air Force. Fière, indépendante, elle cache ses cicatrices intimes sous son uniforme, ou derrière la promesse faite au mari de sa cousine de ne jamais se laisser aller aux sentiments. Mais s'il est un endroit encore moins sûr que les rues de Londres par temps de Blitz, ce sont les cieux : on a beau savoir virevolter au gré des éléments contraires et prendre ses précautions, tout peut toujours s'embraser en une seconde !
I
l est difficile d’imaginer une amitié plus improbable que celle liant l’URSS et la Grande-Bretagne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le mariage de raison est d'ailleurs teinté de beaucoup de méfiance. C’est dans ce climat tendu que Kate Kavendish, une pilote émérite, est recrutée pour former ses homologues bolchéviques. Elle joue aussi à l'espionne lorsqu’elle est invitée à l'ambassade soviétique, avant d'être parachutée en Belgique où elle doit contacter la Résistance.
Harvest Moons constitue le deuxième tome de la trilogie Ciel d'orages. La série repose sur un scénario éparpillé, voire confus, qui gagnerait à adopter une ligne directrice plus forte, quitte à sacrifier certains arcs narratifs. Éric Warnauts et Guy Raives pourraient également supprimer les multiples et interminables séquences présentant les amours illicites de la protagoniste ; en plus de parasiter la trame, elles semblent tirées d’un roman à l’eau de rose.
Les auteurs, visiblement pleins de bonne volonté, se sont appuyés sur des sources crédibles, comme l’assurent les nombreuses notes de bas de page. À défaut de s’avérer essentielles, elles rappellent au lecteur que le projet s’appuie sur du solide. Cette préoccupation didactique se montre toutefois embêtante quand elle contamine les dialogues, trop chargés d’information pour être naturels. Une chose demeure néanmoins, c'est la guerre et le bédéphile y croit. Cela dit, entre les spectaculaires affrontements aériens, il y a beaucoup de temps morts et le récit tend à s'étirer.
Côté illustrations, le tandem sait y faire. Les décors sont soignés et les combats entre aéronefs britanniques et allemands demeurent saisissants. Les dessinateurs ont de toute évidence effectué les recherches nécessaires pour restituer avec détails l’architecture, les tenues vestimentaires et les véhicules de l’époque. Une seule réserve : il n’est pas toujours facile de croire au jeu des comédiens. Enfin, les couleurs, réalisées à l’aquarelle, apparaissent, comme toujours, impeccables.
Du travail appliqué, mais peu inspiré ; un deuxième tome, tout de même un peu plus animé que le premier.