Résumé: La divine orgie.Dante est un peintre provincial aux ambitions excédant son talent. Il voudrait atteindre une forme d'art proche du divin mais ne parvient qu'à faire le constat de ses insuffisances. Beatriz, sa femme, le soutien corps et âme, mais sa gentillesse doucereuse fatigue son mari. Le quotidien de l'artiste manque d'émotions brutes, de passion, de remous, de violence, de tout ce qui peut secouer une âme créatrice et lui faire cracher son suc. Étrangère venue de la ville, Judith ensorcelle Dante. Elle redonne un sens à son existence, lui ouvre une voie vers un art digne. Mais le charme a un prix et Dante se retrouve bientôt entraîné dans une spirale destructrice entre bacchanales orgiaques, cultes secrets, démons et folie...Dans un récit surprenant consacré à la figure de la muse, Manolo Carot construit une oeuvre d'auteur, belle et érotique. La Chute de Dante révèle ses talents à l'aquarelle, au pinceau, à l'écriture et à la mise en scène.
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ante n'a qu'un rêve, que ses œuvres soient exposées et son talent enfin reconnu. Choyé par sa femme Beatriz et couvé par son agent, Xavier, le peintre profite de son havre de paix en pleine campagne pour chercher sa voie. Devant les refus des galeries et le manque d'inspiration, le moral n'est pas au mieux et il en vient à espérer un miracle...
Au lieu d'un coup de main divin, c'est plutôt une aide diabolique que Manolo Carot offre à son Dante. En mettant sur la route de son protagoniste la mystérieuse et sublime Judith, il décrit la lente et inexorable descente aux enfers de l'artiste. Malheureusement, la pagination - cinquante-quatre planches - semble trop réduite pour que l'auteur ait le temps de développer le cadre ou d'épaissir les personnages. Leur psychologie s'en retrouve esquissée et il est difficile de s'attacher au peintre et ses amis. Cette impression est renforcée par un rythme rapide. Les événements s'enchaînent rapidement sans laisser le temps d'y croire pleinement en passant d'un état d'esprit à l'autre.
Malgré cette impression de trop peu, l'auteur parvient à exprimer les tourments dans lesquels son héros est plongé grâce à un trait expressif et une technique maîtrisée. Les corps sont dessinés avec talent, les mimiques et réactions exagérées ce qu'il faut et la mise en scène propre même si les ellipses sont souvent brutales. Car le propos en pâtit et semble engoncé dans ce format trop resserré pour faire monter la tension et donner du corps aux réactions.
Cette Chute de Dante vaut plus par sa forme que par son fond. Malgré un style indéniable qui permet à Manolo Carot de s'amuser sur des scènes plus ou moins osées, la force du propos pèche un peu et fait de cet album une relecture anecdotique du mythe de Faust.