Résumé: Trois cent quatre pages de polar noir... et blanc.
Il a été longtemps ouvrier, remonteur de pendules. Il le serait volontiers resté si à l'aube du nouveau millénaire, il n'avait été licencié, remplacé par une machine. Il est alors contraint de trouver un autre emploi. À son âge - il a la cinquantaine bien sonnée -, les choix de reconversion sont limités. Le métier de détective s'impose rapidement à lui, sans qu'il le choisisse vraiment. Les circonstances, une rencontre fortuite le poussent dans cette voie et, comme il est un amateur de polars qui aime se plonger dans les fictions des autres, il se prend au jeu. Il n'a pas de nom - il n'en aura jamais. Il se choisit un surnom. Le Choucas est né. Un personnage de série... noire et jubilatoire !
V
ictime des avancées technologiques et reconverti en détective privé suite à un coup de téléphone qui ne lui est pas destiné, l'ancien remonteur d'horloge devient le choucas un peu par hasard. Il rapplique là où il n'est jamais attendu, il s'incruste un peu partout où il n'est pas souhaité et souvent il enfonce le clou uniquement pour bousculer l'ordre établi. Il va ainsi traverser la France, se retrouver dans un bouge de l'Amazonie pour finir dans une pension au Québec avec à chaque fois une affaire classée au bout de l'aventure.
Le choucas a tout du corbac, habit noir, regard aiguisé, solitude et opiniâtreté. Il encaisse les coups et les désillusions mais jamais il n'abandonne sa proie ou dans le cas présent, son enquête. Incarnation d'un Philip Marlow franchouillard à souhait, Lax l'a d'abord souhaité en noir et blanc avant que Dupuis n'impose la couleur. C'est donc tout naturellement que l'éditeur publie cette intégrale et offre la possibilité de découvrir, dans ce qui pourrait être une version originale, les six premières aventures. Avant qu'elles ne se transforment en tribulations…
Outre le plaisir de retrouver le détective, cette initiative permet d'apprécier le trait brut de fonderie de Lax et ainsi de noter l'inutilité des couleurs des éditions précédentes. Exceptée sa chemise jaune de chez Fringakian pour atténuer l'austérité, l'encrage se suffit à lui-même pour illustrer les ambiances moroses de la France profonde. Car le Choucas est un héros triste comme les gueules qu'il rencontre et les provinces qu'il traverse, quand il ne sort pas de l'hexagone. Peu d'exotisme et de bimbos au programme mais des affaires souvent sordides et des femmes non dénuées d'un certain charme pour un horloger, fan de "série noire", mis au placard. Même si il n'en mène souvent pas large, cela ne l'empêche pas de mettre systématiquement le feu aux poudres partout où il passe à l'image d'un Poulpe en légèrement plus ringard mais tout aussi sympathique.
Le choucas gagne vraiment à être connu.
Les avis
xeyou
Le 28/03/2007 à 14:19:31
Y'a pas à dire, cette BD est géniale! Un très bon dessin, des histoires où se mêlent le tragique et le grotesque, un humour caustique et surtout des personnages géniaux! J'en avais jamais entendu parlé y'a encore 2 mois, et c'est certainement une des meilleures BD que j'ai lu ces derniers temps...