Le 20/04/2013 à 12:03:27
10/10 ! Pas question de changer une intégrale qui gagne ! Même maquette, même coloriste, même style de dossier. On voit que Le Lombard sort le tapis rouge pour Chlorophylle. Le dossier : Rien à dire de plus que pour le 1. Toujours beaucoup d’iconographies, un écrit un peu maladroit et quelques lacunes notamment pour les couvertures du journal Tintin. Les Croquillards : On débute très haut ! Les Croquillards est considéré par de nombreux lecteurs (et experts) comme le meilleur récit de Macherot (je préfère personnellement Chaminou et le Khrompire mais cela doit être lié à ma jeunesse…). Macherot a mit le cœur à l’ouvrage dans ce récit qui ne paraitra pas en album à cause de son brin d’anarchisme. Voilà pour la petite histoire passons maintenant à l’œuvre. Ce récit est le premier des cinq récits qui se déroulent à Coquefredouille, une île où les animaux vivent comme des humains. Chlorophylle et Minimum font naufrage sur cette île très étrange ; une rupture dans le monde de Macherot ! Et alors que tout le monde le croyait mort, Macherot fait revenir son personnage préféré : Anthracite ! Les dessins sont splendides, on se régale tout au long de l’histoire. L’histoire, elle, suit une intrique fantastique qui tourne en dérisoire avec humour la guerre économique, les magouilles financières, les banques et même les régimes politiques ! Le message de la satire est toujours valable aujourd’hui. Du plus Macherot nous sert une galerie de personnages hauts en couleurs que l’on découvrira mieux dans les autres récits. Inutile de décrire les Croquillards, ce n’est pas possible de retranscrire ici toute la beauté et le génie de cette œuvre. Si vous ne la connaissez pas, n’attendez plus ! Cette histoire est inscrite dans les chefs d’œuvre du 9°art. Zizanion le terrible : La réaction du lecteur à la fin de cette histoire est très souvent : « oui c’est bien mais moins bien que Les Croquillards ». Je partage tout à fais cet avis. Pourtant ce récit un peu décevant n’est pas passé loin du chef d’œuvre. Un bandit masqué fait évader Anthracite pour attenter à la vie du roi Mitron (qui prend de l’ampleur dans cet épisode.). La beauté du trait est toujours présente et comme dans les Croquillards l’histoire tourne toujours en dérisoire nombreux sujets d’actualités. La différence arrive au moment où, pour le tourner au ridicule et pour faire un bon gag, Anthracite rétrécit. A partir de ce moment, Macherot décide de changer sa trajectoire et son récit devient une petite comédie. On découvre l’identité de Zizanion et tous ces plans. Il devient le personnage principal qui tente, en vain, de tuer le roi. Et le récit se poursuit ainsi avec quelques rapides parenthèses de Chlorophylle (l’épisode du fixe chaussette et l’exploration de la cave.) Ce change de cap en milieu d’histoire déroute le lecteur et son jugement. La fin abrupte (encore une fois !) ferme la parenthèse de la comédie. Coquefredouille sera le cadre de bien d’autres aventures mais avant cela Macherot change encore une fois le cap… Le retour de Chlorophylle : On aurait pu se dire qu’à partir de la découverte de Coquefredouille, tous les futurs récits allaient se dérouler sur cette île. C’était mal connaître Macherot et son imagination débordante ! Cette fois, Chlorophylle retourne au Val tranquille. Entre deux épisodes urbains, Macherot s’offrira deux parenthèses (4 avec les récits courts) dans le pays d’origine de Chloro. On redécouvre, un univers totalement différents et une narration plus tranquille. Ici le plus grand ennemi est l’hiver. Ce retour nous permettra de retrouver Torpille la loutre. Les autres personnages, Goupillon, Bitume et Serpolet, sont mis de coté et remplacés par les minimes Caquet, Mifasol et Mironton. Ce dernier ressemble étrangement à une petite auto-caricature de l’auteur (c’est plus flagrant dans Le Furet gastronome). On assiste quand même à des scènes assez cruelles comme celle du renard, du chat ou encore des busards. Le discours de Macherot est ici bien différent mais encore efficace et remarquablement narré. On notera aussi une grande liberté dans la construction des cases. Ce retour à la nature laisse grandir l’imagination si bien que l’on n’est même pas choqué des absences de Chlorophylle et Minimum dans la deuxième partie de l’histoire. Attention à la peinture : Petit récit de Pâques bien sympathique aux décors Willesques, « Attention à la peinture » est connu pour être le Chlorophylle sans Chlorophylle. Il se lit très agréablement. Cependant cette histoire irait mieux dans l’intégrale 3 car elle marque le retour de Macherot sur Chlorophylle après l’aventure Clifton avec un nouveau style de dessin plus géométrique. C’est le seul bémol que l’on pourrait reprocher au découpage du Lombard. Les bonus : Comme dans le tome précédent Le Lombard propose quelques bonus : 1. Le grenadier Victoria : Sans être un chef d’œuvre, le grenadier Victoria se lit agréablement. La publicité des années 50 fait quelques peu sourire. On regrette cependant l’absence de nombreux strip (24 strip présents sur 39 réalisés) 2. Le docteur Finet a disparu : Récit policier très sympathique, « Le docteur Finet » aurait cependant eu une meilleure place dans le tome précédent surtout que Jacques Pessis y consacre 2 pages dans le dossier de l’intégrale 1. 3. Klaxon : Toujours très amusant, les scans sont de bonnes qualités, la période est la bonne et il n’y a apparemment aucune lacune. Un sans faute pour Klaxon. Klaxon contient aussi une des trois collaborations de Macherot avec René Goscinny. 4. Les trois cachettes de Civet le lapin : On finit avec un très bon bonus. Bien meilleur que Victoria, Civet est une publicité de 18 strip pour la caisse d’épargne. On doit à Macherot, l’origine de l’écureuil de cette société. On regrette cependant une grosse erreur : le strip 7 est reproduit deux fois et donc le strip 10 est absent.BDGest 2014 - Tous droits réservés