Info édition : Noté "Première édition"– N° d’édition : 183264 – Jaquette à rabats, titre en lettres gaufrées – L’illustration de couverture face et quatrième reprend en partie le dessin de la planche 146 – Annexes (5 p.): Postface, par Fernando Trueba. Illustrations couleur et noir et blanc, par Mariscal.
C
hico est pianiste, Rita est chanteuse. De talent, tous les deux. Ensemble, ils forment le duo idéal, et s’aiment d’un amour immédiat, à la fois fusionnel et douloureux. Entre jalousie et addiction mutuelle, ils se fuient pour mieux se rejoindre, se disputent pour mieux se retrouver, tiraillés entre leur passion pour la musique, leurs intérêts matériels et le besoin, constant, de se revoir. De Cuba à l’Amérique, en passant par l’Europe, ils ne s’arrêteront jamais de voyager, de parcourir le monde, sans jamais s’oublier l’un l’autre.
C’est une histoire d’amour sur fond de musique que les auteurs proposent, adoptant un parti-pris qui ne peut que séduire, à première vue, l’amateur de récits contemplatifs, celui d’une action lente, d’une ambiance qui s’installe petit à petit à mesure que les sentiments se font jour. En dépit d’une réelle qualité narrative, le récit se prend toutefois à son propre jeu et endort alors qu’il avait pour but d’exalter, traîne en longueur au lieu de délecter le lecteur par une atmosphère qui devait être envoûtante. De même, alors qu’ils sont pris d’un amour passionné, jamais les acteurs ne se montrent attachants à souhait, tandis que leur sort, comme l’avenir réservé à leur relation, ne tient pas suffisamment à cœur pour maintenir chez leur audience une attention soutenue jusqu’à la fin.
En définitive, alors qu’ils partaient sur de bonnes bases, les auteurs s’emmêlent dans leur propre intrigue, tombent dans le piège de l’histoire fade qui se voulait endiablée. Une déception.
Les avis
Erik67
Le 05/09/2020 à 00:58:21
C'est une belle histoire d'amour faite de tiraillement sur fond de musique cubaine. Il y a toute une atmosphère mélancolique qui nous fait revivre le Cuba d'avant la Révolution quand celle-ci vivait au rythme de la liberté et de la musique. C'est toujours encore le cas mais ce n'est plus pareil. On va voyager également à New-York, Hollywood et Las Vegas : que des destinations de rêve !
On pourra reprocher la longueur de ce récit qui s'étale sur plus de 200 pages dans une course à la gloire pour Chico et Rita. Cependant, le final sera à la hauteur de notre attente. Il manque trout de même quelque chose à cette oeuvre pour l'élever à un rang suprême. On suivra tout de même avec plaisir les aventures sentimentales de ce couple infernal.
Je n'ai pas vu le film d'animation du même nom dont la bd est tirée. C'est un hymne à la gaïté de la musique latino, un hymne au jazz également. L'intrigue rappelle les mélos hollywoodiens. Il y a une scène qui m'a marqué et qui rappelle étrangement ce qui était arrivée à une artiste noire comme Billie Holiday qui triomphait dans les palaces qui refusaient tout de même de les loger à cause la couleur de peau.
Chico et Rita seront séparés par les aléas du succès. Les jeux de l'amour et du hasard se nouent sur un tempo de jazz afro-cubain. Laissez-vous emporter par ce roman graphique langoureux ! A noter d'ailleurs qu'un film d'animation est sorti au cinéma en 2011 remportant un succès d'estime plébiscité par des critiques positives.
Krompir
Le 24/09/2012 à 05:24:48
La chronique de D. Wesel rend bien compte des lacunes du scénario.
Nous allons ici parler des dessins. L'encrage uniformément épais rend difficilement les expressions, qui se devaient d'être passionnées et extrêmes. La coloration en aplats lourds noie les personnages dans le décor. Ils sont parfois mis en exergue par des teintes plus pâles que le fond, qui est uniformément sombre.
Ces défauts graphiques sont le fait d'une adaptation trop rapide du dessin animé éponyme. Dans le film, les personnages « bougent » sur le fond (qui n'est pas encré si lourdement).
La musique si séduisante est rendue en de ridicules onomatopées : PLING! CLANG CLING!
Un bon éditeur aurait pu - aurait du - orienter cette BD pour qu'elle reflète mieux la passion (charnelle et musicale) qui est le moteur du film.