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ar une nuit de tempête, un maître-chanteur de Bohême demande l’hospitalité au comte Lodbrog et à son épouse, la jolie Edwige. Il passe de nombreux jours dans leur château, déployant tout son talent à la plus grande joie de chacun. Le beau temps revenu, il repart, non sans laisser la maîtresse des lieux si triste que même sa grossesse ne peut lui ramener le sourire. À sa naissance, il ne fait aucun doute qu’Oluf, tout blond qu’il soit, porte également la marque de l’étranger au regard de velours. Un double héritage qui s’inscrit dans son caractère des plus versatiles…
Adapter un texte littéraire tient toujours du défi. Modrimane s’y essaie avec Le Chevalier Double, une nouvelle de Théophile Gautier (1811-1872), parue en juillet 1840 dans le mensuel Le Musée des familles avant d’être reprise dans le recueil Romans et Contes en 1863. Sa version demeure très fidèle au texte d’origine, que le lecteur peut découvrir en fin d’ouvrage, tout en apportant un support imagé et coloré à même de plaire au large public visé. En effet, si les enfants apprécieront sans nul doute le trait simple autant qu’efficace et les aventures du jeune Oluf, les adultes, eux, ne manqueront pas de goûter les différents niveaux de lecture de cette fable fantastique où quête d’identité et poids des non-dits font bon ménage.
Au final, une lecture à la fois plaisante et divertissante, facile à glisser dans son sac ou cartable pour goûter un moment d’évasion.