Résumé: À l'heure de commémorer les 40 ans du Cheval d'Orgueil, Bertrand Galic et Marc Lizano proposent l'unique adaptation en bande dessinée de ce best-seller. Un petit bijou scintillant de charme et de sensibilité. Récit autobiographique, Le Cheval d'Orgueil de Pierre-Jakez Hélias a rencontré un succès phénoménal en librairie (près de 2 millions d'exemplaires circulent à ce jour dans le monde). Cette oeuvre, qui brille par son authenticité et sa force, retrace l'enfance et l'adolescence d'un petit Breton du pays bigouden, entre la Première Guerre mondiale et le milieu des années 30. Avec lui, se révèlent les visages d'une famille, la personnalité d'un village, les contours d'une région. On découvre un « pays », celui d'une nation paysanne luttant pour sa survie. Touchés par la sensibilité qui émane du regard de l'enfant, Bertrand Galic et Marc Lizano ont souhaité revisiter un passé, un patrimoine en explorant, dépoussiérant et adaptant ce récit pétri de mystère, de rêve et d'aventure. Et quel plus beau moment que celui de la commémoration des 20 ans de la disparition de l'auteur et des 40 ans de l'oeuvre
S
ous le regard complice et bienveillant de son grand-père maternel, Pierre, 6 ans, joue avec ses amis. Né en 1914, un an après le mariage de ses parents, il grandit à Pouldreuzic, le village de sa mère, au cœur du pays Bigouden. Entre un grand-père sabotier, un autre poète et conteur à ses heures et des parents paysans, c'est son enfance et son adolescence que cette histoire raconte.
Il y a quarante ans, Le Cheval d'Orgueil fut, bien au-delà du public breton, un véritable succès populaire (plus de deux millions d'exemplaires écoulés). Récit autobiographique écrit par Pierre-Jakez Helias, il raconte aussi l'histoire d'une région et de ses habitants. Avec cette adaptation, Bertrand Galic et Marc Lizano n'ont pas choisi la facilité (seul Claude Chabrol s'y était essayé en 1980 avec son film éponyme). Extraire l'essence de ce récit autobiographique de plus de 600 pages n'est pas chose facile, mais le duo d'auteurs parvient à proposer un titre qui ne dénote pas dans la collection Noctambule (Soleil).
À travers les yeux de cet enfant, le scénariste parvient à donner vie aux histoires de famille, aux traditions, à la culture de ce coin de Bretagne. Il réussit à éveiller la curiosité ou l'envie lorsqu'il dépeint les expressions bretonnes, les jeux d'enfants, les discussions entre le petit Pierre et ses grands-pères ou encore son arrivée à l'école laïque et l'obligation d'y parler français.
Par un trait simple tout en rondeur, le dessinateur met en avant les visages et les expressions, même si les décors comme les vêtements sont détaillés. La bichromie blanc-sépia (noir-pourpre pour les scènes plus marquantes) ajoute au côté nostalgique du récit tout en brossant un portrait sans cliché et plein d'humanité de ces personnages.
Adaptation réussie ce Cheval d'Orgueil revêt, par moments, des allures de fable. Restituant à merveille l'ambiance de cette époque, la nostalgie et l'amour de ses racines, ce titre offre une vision simple, touchante et forte de la Bretagne et de ses habitants dans l'entre-deux-guerres. Un bel hommage des auteurs à l'écrivain mort il y a vingt ans.
La preview
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 14:37:00
Je n'ai pas été séduit par le cheval d'orgueil. Pour autant, j'aime bien cette mentalité qui consiste à ne pas demander d'aide lorsqu'on en a pourtant besoin. C'est un peu le contraire de l'assistanat. Pour autant, ce n'est pas forcément la bonne solution dans certains cas.
Ce conte d'inspiration bretonne nous livre l'évocation d'une famille de paysan pauvre qui avait des codes de conduite assez strictes. L'action se passe principalement après la première Guerre Mondiale qui sera également évoqué par la figure du père parti en guerre. On découvre également la culture régionale ce qui paraît intéressant.
Cependant, je ne suis pas tombé sous le charme malgré une idée inspirante. Visiblement, c'est tiré d'un best-seller qui s'est bien vendu (2 millions d'exemplaires ce qui n'est pas rien comparé au tirage de la bd). Ce n'était sans doute pas pour moi malgré des qualités indéniables.