Info édition : Traduction de Dear Creature (2011).
La préface de Craig Thompson est en 2 planches de BD.
14 pages de bonus en fin d'album.
Résumé: La vie de Grue, étrange humanoïde des profondeurs de l’océan, bascule lorsqu’il découvre des œuvres de Shakespeare enroulées dans une bouteille de coca... Venu à la surface pour tenter de se faire des amis, Grue est rejeté et se met alors en tête de retrouver la personne qui a jeté les pièces dans la mer. Ce qu'il trouve, c'est l'amour dans les bras de la belle Giulietta... Mais avec son passé trouble et sordide, Grue doit décider s’il est prêt à renoncer à sa véritable nature pour devenir un homme nouveau.
G
rue, étrange créature marine à l’occasion anthropophage et poète, se languit de compagnie humaine, surtout depuis qu’il intercepte des fragments de pièces de Shakespeare glissées dans des bouteilles lancées à la mer. Certain qu’il tient là son âme sœur, il s’empresse de partir à sa recherche. S’ensuit une histoire d’amour contrariée, placée sous l’égide du dramaturge élisabéthain, jusqu’aux dialogues en « pentamètres iambiques », s’il vous plaît !
Le récit est introduit – en BD, ce qui est sympathique – par le non négligeable Craig Thompson, évoquant la solide éducation et la solitude de Jonathan Case, matériaux du personnage principal. En ouverture, une pleine page qui donne le ton – à découvrir.
Voilà une singulière bande dessinée, a fortiori pour une première publication. L’auteur du Tueur de la Green River y fait déjà montre d’une grande maîtrise narrative et graphique, notamment dans le traitement du noir et blanc. La composition guide le regard à travers les pages, ajoutée au dynamisme et à l’expressivité des protagonistes, l’ensemble s’avère d’une lecture très fluide.
Jonathan Case caricature une station balnéaire des États-Unis dans les années 1950-1960 et convoque nombre de références puisées dans le spectre large du cinéma : les séries B du drive-in (Corman) à grand renfort de monstres, western (Craw, un vrai cow-boy du littoral), guerre, comédie, Fellini… Bien sûr, l’ombre de l’horreur estampillée EC comics plane également sur l’album.
Lire Chère créature c’est un peu comme voir une tragédie loufoque déclamée sur de la surf music, une adaptation de la petite sirène qui serait partie en vrille… Ce titre est une curiosité et ne ressemble à rien d’autre !
Les avis
Erik67
Le 02/09/2021 à 08:43:31
J'ai sans doute été attiré par l'introduction de Craig Thompson qui vantait les mérites de cette œuvre de Jonathan Case. Pour autant, je dois dire que j'ai été très déçu. Certes, je n'aime pas trop les histoires fantasques qui partent dans tous les sens au détour d'une plage d'une station balnéaire américaine au milieu des années 50 ou 60.
Il y a bien entendu des influences diverses et des clins d’œil mais je n'aime guère ce genre de compilation si ce n'est pas au service d'un bon récit équilibré. Par ailleurs, graphiquement je n'ai pas également été séduit par tout cet encrage qui dégouline. Oui, cela fait beaucoup ce qui explique ma notation.