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ncestral Z et Mojojojo (Dofus) invitent à une quête absurde et déjantée sur les terres du Chaos. Morigan, preux paysan sans cervelle, chute de l’arbre où il se reposait. Prenant cet incident pour un signe du destin, il a une soudaine illumination et se convainc que la douce contrée de Slvörgshorn est menacée par un terrible danger. Héros autoproclamé, Morigan s’entoure d’une troupe hétéroclite et imbécile déterminée à lutter contre le Mal. Ce dernier a pris les traits d’un dénommé Jean-Luc (*) qui ne demande qu’à prendre du repos à Honolulutte. La fine équipe (parmi laquelle et sans surprise, le lecteur trouvera un nain, un magicien et une charmante serveuse en manque d'aventure) devra éviter mille dangers et traverser moult péripéties avant d’affronter le tyran.
Derrière cette quête aux ressorts usés, à l’humour approximatif revendiqué, les auteurs rendent un vibrant hommage aux séries Z, à la japanimation tendance Club Dorothée, au RPG comme à l’heroic fantasy version Donjon ou Sacré Graal. Dommage cependant que le lecteur ait l’impression d’assister à une plaisanterie potache dont il se sent le plus souvent exclu. Si les références populaires abondent, l’histoire part à vau-l’eau. Il est révélateur à cet égard que les auteurs aient préféré abandonner la postérité du synopsis au « Scénarisatron 2000 ». Il est d’ailleurs imaginable que la pauvre machine ait grillé un fusible à la production de ce scénario survolté.
Le dessin, pêchu, s’inscrit néanmoins parfaitement dans le genre auquel il prétend, les décors sont superbes et plein de maîtrise, les couleurs éclatantes. Côté éditorial, Ankama livre comme à l’accoutumée un très bel objet, assorti de bonus délirants.
Les fans du Donjon de Naheulbeuk devraient se réjouir à la lecture de ce détournement sous amphétamine des codes de la fantasy, comme de l'arrivée d'un second tome. Les autres passeront prudemment leur chemin.
(*) Référence assumée au Robert le Gueux mieux connu sous le doux patronyme de « Mal absolu » dans la série Donjon.