Résumé: Une histoire à écrire. Un monde vierge comme page blanche.
Cléo se réveille, amnésique, dans un monde désolé qu’elle ne connait pas. Quel est cet endroit et comment est-elle arrivée ici ? Elle n’en a aucune idée. Alors qu’elle explore les lieux, elle tombe sur une route, une infinie ligne droite sur laquelle transhume une caravane de jeunes gens de son âge. Comme elle, ils ne se souviennent de rien. Ils savent juste que ce monde porte le nom de Céphéide, et qu’il est peuplé de « monstres » qui sortent la nuit pour capturer certains d’entre eux... Alors que Cléo s’adapte peu à peu à ce nouvel environnement, elle est désignée assistante de Moonsun, la chasseuse du groupe, aussi peu commode que redoutable. Leur but : protéger la communauté des monstres pour l’aider à éventuellement trouver la sortie, quelque part au bout du chemin.
Entre fantastique, post-apocalyptique et road trip initiatique sur l’adolescence, Céphéide est un récit troublant qui bouscule les codes pour mieux favoriser l’immersion et nous attacher aux personnages. Aussi étrange que fascinant, le monde qu’il nous décrit questionne avec force notre perception de la réalité et notre rapport aux autres.
L
e volcan fait trembler le sol. Après avoir érupté de la lave et de la fumée, il se calme enfin et digère. Dans l'ouverture du cratère, une fille se réveille, surprise de se retrouver dans ce décor désertique. Est-elle seule ? Après quelques pas, elle va à la rencontre d'un groupe de jeunes qui l'accueille en l'assaillant de questions ; c'est la nouvelle arrivée dans ce lieu sans repère…
Ce récit déroutant sur l'adolescence en explore les relations complexes et heurtées, les turpitudes et les sentiments souvent durs entre les individus. Dans un environnement ne ressemblant à rien de connu, Clothilde Bruneau utilise un cadre insolite, sans aucun repère temporel ou géographique, car servant juste de prétexte pour développer une histoire d'amitié, de jalousie et de trahison. L'évolution des personnages est progressive, juste et touchante. L'irruption du fantastique avec quelques monstres (ou pas… ) n'étonne pas du fait de l'étrange postulat de départ. Ce parti pris osé est au final payant parce qu' il accorde un nouvel angle et une manière inhabituelle d'aborder ce thème, le renouvelant de ce fait.
Le style graphique de Mélissa Morin est à l'image de l'œuvre : surprenant et singulier. Simple, rond et sans fioriture, ce monde de l'enfance qui se termine est dépeint avec caractère et sensibilité. Les couleurs tranchées à dominante rose et bordeaux exprime un petit côté féminin qui convient parfaitement aux héroïnes de ce récit.
Risqué et réussi. Les auteures de Céphéide ont travaillé sans filet mais avec talent, sincérité et imagination pour livrer un conte initiatique original sur un thème universel.