Résumé: Frances Scarland est une jeune assistante juridique qui fait ses premiers pas dans le monde de l'entreprise.
Entre difficultés personnelles et ambition professionnelle, on suit les angoisses et les interrogations de la jeune femme qui devra également composer avec son envahissante amie, Vicky, qui se rêve un destin d'actrice.
Chargée d'assister le mystérieux Castonguay, Frances se retrouve au centre de la politique de son cabinet et ne peut éviter les tâches harassantes, bizarres et parfois kafkaïennes de son travail.
Frances jette un regard subtil sur les angoisses du passage au fameux « âge adulte ».
«
C’est une chouette vie… Je devrais m’estimer heureuse. Travailler encore plus. »
Frances a abandonné ses études, puis a été recrutée par un important cabinet d’avocat de Toronto où elle occupe un poste d’assistante juridique. Gentille et efficace, elle ne cherche pas à se faire remarquer. Mais voilà qu’un des hauts dirigeants de l’entreprise, Castonguay, la prend sous son aile. La jeune femme se fiche du succès et des nominations, elle se laisse cependant porter et, comme tous ses collègues, ne compte pas ses heures. Cela dit, peu importe, car elle n’a pas vraiment d’existence en dehors du boulot. En fait, il y a Vickie, sa colocataire et amie. Cette dernière vient d’obtenir un rôle dans une série télévisée américaine. Elle aussi se sent aspirée vers le haut, sans jamais l’avoir demandé.
Ce que font les gens normaux se veut la critique d’une société où l’importance des individus se mesure à la superficie du bureau, au temps passé au travail et aux rangs hiérarchiques. Dans cet univers, le bonheur demeure facultatif. Les jours se suivent et se ressemblent : potinages, stress, congédiements, rivalités et espoirs de promotion constituent le quotidien de ce microcosme. Tout cela s’avère somme toute banal ; le scénariste a toutefois le don de glisser des remarques à première vue anodines. Il ironise, par exemple, sur ce cadre intermédiaire qui a remporté le privilège de réserver la salle de conférence ou sur le supérieur à qui un subalterne doit préciser qu’une personne est à son emploi depuis deux années.
Cela dit, Hartley Lin ne réinvente rien et son discours est assez convenu ; à moins qu’il ne soit universel. Après tout, qui n’a pas, de temps à autre, l’impression que son destin lui échappe ? Ou que les événements s’enchaînent sans qu’il n’y puisse rien ? Le lecteur aurait néanmoins envie de secouer Frances, de lui prescrire du [size=85]Prozac®[/size], une semaine de vacances à Cuba ou de lui indiquer que le sympathique Peter n’attend qu’un signe de sa part. Enfin, il y a peu à dire sur la traduction, sinon qu’il est improbable que les deux anglophones chantent Pauvre Martin de Georges Brassens.
Dans cette histoire, le fond et la forme se rejoignent. Chaque planche est en effet composée de trois bandes de tailles égales, un peu comme un chemin de fer qui ne va que dans une direction : tout droit. Le dessin en noir et blanc, très sobre, traduit également l’esprit du projet. Les acteurs se révèlent passe-partout, le seul qui se distingue véritablement est un directeur, énorme avec un regard complètement halluciné. Petite curiosité graphique, les chuchotements sont présentés dans des phylactères en pointillés.
Une tranche de vie prosaïque et touchante.
Les avis
Erik67
Le 12/12/2020 à 10:27:55
Pour la petite histoire, je me suis littéralement endormi en lisant cette œuvre en plein milieu d'une après-midi ce qui ne m'était jamais encore arrivé. Je pense que cette bd peut vaincre vos pires insomnies. Elle a donc une parfaite utilité. Cependant, je doute que cela soit sa fonction première.
Il est vrai que la lecture nous entraîne dans le suivi de deux carrières professionnelles distinctes entre deux jeunes colocataires. On suivra particulièrement Frances qui travaille comme une folle en sa qualité d'assistante juridique dans un grand cabinet d'avocats. L'autre est une jeune comédienne qui a du mal à percer mais qui va finir par y arriver.
C'est vrai que toutes ces histoires de boulot m'ont paru ennuyeuses c'est à dire loin du divertissement. C'est très très bavard. Pourtant, cette œuvre recèle de véritables qualités à commencer par un graphisme fort réussi. Bref, je n'ai pas été emballé mais cela peut certainement toucher d'autres lecteurs plus réceptifs à cette histoire d'amitié entre les deux femmes.
Rody Sansei
Le 16/06/2019 à 19:32:25
Dans ce comics, on suit le quotidien d’une jeune clerc dans une grande firme, dont le travail monopolise sa vie. Sa vie n’est pas joyeuse, elle est à la limite de la dépression, et son avenir n’a rien d’enthousiasmant.
Il ne se passe pas grand-chose dans cette bande dessinée, et l’histoire ne restera certainement pas dans mes souvenirs très longtemps. Rien ne m’a permis de m’attacher aux personnages principaux.
Cela n’empêche pas d’avoir lu la BD d’une traite, sans m’ennuyer réellement, mais tout ça n’est quand même guère passionnant.
Le dessin de ce comics est passe-partout, mais « joli » et travaillé.
Eric DEMAISON
Le 21/03/2019 à 21:35:09
Que ceux qui travaillent trop et pensent s'y accomplir lisent ce livre. Le ton assez juste permet une prise de recul sur le monde actuel où on court après on ne sais pas quoi. Faut-il être sage comme Francès ou plutôt insouciante comme Vickie son amie? La quête du bonheur est difficile!
Même si le dessin est juste et soigné, il manque quand même quelque chose pour en faire un livre inoubliable. Mais on prend du plaisir à le lire.