C
aterina, c'est une fortiche. En deux temps et trois mouvements, elle est devenue la cheffe du gang des Chevelus ! Dès la disparition de Gigi, elle prend immédiatement l'affaire en main et ne tremble pas quand, sur la piste de son ami, elle doit affronter le terrible Homme-qui-Pue. Faut dire que sous cette tignasse, ça carbure à cent à l'heure !
Alessandro Tota (Terre d'accueil) se plonge dans le monde merveilleux de l'enfance avec Le gang des Chevelus, premier tome des aventures de Caterina. Piochant aussi bien dans La Guerre des boutons, Peter Pan que Picsou, le scénariste s'amuse à créer un petit univers sympathique à défaut d'être totalement original. Le rythme d'enfer devrait séduire les plus jeunes, tandis que les parents acquiesceront certainement à la teneur des propos. En effet, au milieu des incroyables péripéties de ses héros, l'auteur a glissé, ici et là, quelques leçons de morale universelle (ne pas se fier aux apparences, accepter les différences, savoir pardonner, etc.). Heureusement, ces dernières restent au second plan, place à la découverte avant tout !
Derrière des couleurs vives et des dessins tout en rondeur se cache un album bien pensé. La mise en page se révèle être très variée (planche ouverte, grandes compositions) et la construction ambitieuse avec de nombreuses ellipses très bien amenées. Le résultat est concluant : le fil narratif ne se perd jamais, tandis que l'écriture est claire.
Charmante BD jeunesse, Caterina se laisse lire avec plaisir mais n'offre guère de réelle surprise.