Très bon volume qui raconte la génèse de l'équipe Cat shit one. Globalement le thème de la guerre du Viet nam est toujours bien traité et le seul petit reproche que l'on peut faire à ce volume c'est sa tendance à vouloir se raccrocher à notre monde par une histoire tirée par les cheveux (humain du futur transformé en lapin et membre de Cat shit one qui évolue dans ce monde de déjà vue pour lui). Sinon ça reste une très bonne série.
zanzibar
Le 06/04/2007 à 00:59:55
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Cat Shit one vol 2,3,0
Motofumi Kobayashi
Après le coup de cœur du premier tome vient le traitement du titre. Pour le dire autrement, l’auteur arrivera-t-il à exploiter son œuvre d’une manière probante pour nous faire continuer la lecture, et confirmer ainsi la veine des derniers chapitres du T1 ?
La première histoire, pour se remettre dans le bain, nous rappelle combien un gaffeur étranger peut etre hais dans un groupe rodé à la guerre. Le second récit quand à lui renforcera sa dichotomie en nous proposant d’adorables lapins réglant leur compte dans la noirceur la plus totale. C’est un Français, protégeant ses plantations, et ses troupes communistes qui seront encerclées dans un piège des plus machiavélique. Dans l’histoire suivante ils sauveront un Vietnamiens orphelins. Mais c’est le dernier récit qui est le plus interessant lorsque le sergent White est confronté à un retour aux USA, et à l’émiettement du discours social. Etrangement, c’est une fois dans sa famille qu’il a le plus fort sentiment de solitude, n’arrivant pas à aligner une phrase entière, son retour précipité en dis long. C’est là que le négationnisme du discours social éclate dans toute son horreur vis-à-vis des hommes partis dans l’enfer vert.
( le problème de la guerre, ce n’est pas la guerre en tant que tel mais bien le discours social lors du retour du criminel de guerre. Il ne s’agit pas de gueuler « No War », ou d’entrer dans un groupuscule anarchiste, ou d’incorporer la mouvance « Peace and Love » . Le problème avec le discours d’une société, c’est qu’elle fait taire le soldat pour le faire parler ensuite vers le récit qu’elle veut entendre, et ainsi lui faire promouvoir le mythe propre à la société en question. Ce qu’il y a d’amusant, c’est que l’auteur propose une ambiance affectivement sécurisante pour ses soldats. ( Remercions l’auteur meme si il est un peu naif lors de la postface de la genèse !). Et oui, la guerre elle aussi met à la disposition de ceux qui se batte une structure.)
Le T3 révèle la curiosité de la troupe lorsqu’ils aperçoivent un nouvel outil crée par le camp adverse. Il nous dit aussi que le cynisme compose l’existence, et que le nerf de la guerre, c’est le blé. Puis l’auteur pousse le cynisme de la situation encore plus loin avec la guerre au Laos ou les hommes d’une meme tribu sont enrolés de force dans chacun des 2 camps pour s’étriper. Un tome extremement cynique qui sauve le genre "humain" in extremis.
Comme son nom l’indique le Volume 0 retrace la rencontre, les origines, et la formation de la troupe Cat Shit One. Une petite anecdote dans laquelle on apprend que le sergent Perkins serait un humain, et qu’il viendrait du futur(?). Il tentera de changer le cours des choses mais en vain. Quelques années après le démantèlement de la troupe, elle se reformera une dernière fois pour une mission rapportant des preuves des agissements des Khmers Rouges.
Malgré quelques raccourcis d’écritures, il faut reconnaître que l’auteur a parfaitement potassé son sujet. Sans entrer dans un moralisme pompeux, et un sommet de niaiserie, genre : « la guerre, c’est mal », le titre se révèle fin, précis, malin, pour finir par prendre réellement au tripe. Bref, un genre d’œuvre et de travail complexe à encourager surtout quand le titre s’accomplit en une brillante métaphore.
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