Le 09/05/2023 à 23:11:17
Alors que les tome 1 et 2 de la fresque algérienne possédaient de légers défauts ( Une Djemila trop absente à mon gout pour le premier tome et une introduction trop verbeuse pour le second), ce 3ème opus est absolument parfait. D'abord l'image. Toujours classique, Ferrandez se permet bien plus de gouache, d'aquarelle qui permet que le beau s'épouse à l'ambiance merveilleuse de la douceur chaude et surannée de l'enfance. Ferrandez agrandit ses cases et permet de plus grandes respirations superbes. Les paysages sont beaux, les ocres splendides et les couleurs, comme toujours, permettent l'immersion du lecteur dans l'atmosphère. Ici, point de chaleur caniculaire qui pourrit les corps et les esprits mais une fournaise de belles émotions. Il y a surtout les personnages. Multiples et tous plus mieux écrits les uns que les autres. Tous sans exception raconte une vie et un parcours de vie , des émotions et des apprentissages d'existence que Ferrandez ne juge pas. Il les expose et nous les propose. Même chez les enfants, il y a de la méchanceté et du vice comme il y a de la générosité et de l'humanisme. Et tous ces personnages, merveilleux, sert une histoire d'apprentissage superbe dans un pays ou la vie reste heureuse. Et le final, finalement joyeuse, glace le sang en sachant pourquoi tous ces enfants bientôt adultes prennent le bateau. Mais le plus beau reste le rapport aux pères. Là encore multiple. Ferrandez raconte la paternité. Et l'on pense à Pagnol que Ferrandez avait adapté juste avant. Si Pagnol avait été pieds noir, alors il l'aurait écrit cette histoire. "La gloire de mon père" se serait appelée "les fils du sud" Du grand art et un plaisir de lecture rareBDGest 2014 - Tous droits réservés