Résumé: Ce sont des pirates, des laissés pour compte et des damnés qui ont tous prêté serment de ne plus jamais poser le pied à terre et de voguer inlassablement vers l'inconnu en attendant une mort inévitable. Mais le destin va en décider autrement et les plonger dans l'effroi.
Tous ont laissé derrière eux un passé torturé qu'ils cherchent à oublier.
À bord, personne ne connaît les secrets des uns et des autres ni ne sait pourquoi ils ont choisi de rejoindre le navire Carcoma : ils ne sont unis que par leur serment et une obéissance aveugle à leur capitaine, un homme amer, alcoolique, sans concession et violent, qui dirige cette troupe d'une main de fer.
Ces pirates désabusés font une découverte étonnante lorsque leur bateau s'échoue par mégarde sur une île déserte : une mystérieuse créature marine qui va, contre toute attente, bouleverser les relations de l'équipage. Et cette situation n'est pas du goût du capitaine.
Un vent de terreur va bientôt s'abattre sur le Carcoma...
«
Sans plus jamais passer par aucun port, je vivrai et mourrai en mer.
La terre c’était hier et hier n’est plus, je suis né du sel, et au sel je retournerai.
Les algues pour tombeau et seules les mouettes me pleureront. »
Ils sont une bande de laissés-pour-compte, sans attaches, qui voguent sans pouvoir accoster, ballotés par des flots contraires. Si la vie d’antan n’était que misère et que tous avaient une bonne raison de prendre la mer, n’est-il pas temps aujourd’hui de regarder derrière soi pour aller de l’avant ? Alors, pourquoi ne pas céder aux chants d’une sirène et retourner au port ?
Avec Carcoma, Andrés Garrido aborde des rivages graphiques aussi noirs que tourmentés qui, s’ils ne sont pas des plus fréquentés, n’en sont pas pour autant inconnus. Ce faisant, il laisse le lecteur dériver au gré de son imagination sur un récit récif où il est question de haute mer, voire de maternité amer, de regret à défaut de remords, de mort, mais aussi de rêves de résurrection et, enfouis au sein de chacun, de sombres démons comme de lumières rédemptrices. Dans cette fuite du passé au fil des vents, il est parfois difficile - devant tant de profusion - de jauger du cap que le jeune auteur espagnol veut prendre.
Quoi qu’il en soit, si l’ensemble déroute parfois, il intrigue suffisamment en soi pour, un jour peut-être, remettre pied à bord pour apprécier à sa juste manière cette meurtrière croisière.