Résumé: C'est toujours la même histoire : elle meurt, puis ressuscite chaque fois que sa baguette magique refait surface. Au début, ses intentions sont pures, puis l'histoire recommence : la fée Carabosse finit toujours par semer la mort dans son sillage et devenir le pire cauchemar de son temps ! Pourtant, il se trouve sans cesse des aventuriers pour encadrer cette renaissance et tenter d'enrayer ce cycle infernal... Que pourront bien faire un jeune millionnaire excentrique et un vieux fou féru de contes de fées, face à la marche inexorable d'une légende vivante... ? Seuls Pona et Minguez le savent !
C
arabosse, vous vous souvenez ? Très vieille, rancunière et méchante, bossue, hideuse avec une verrue poilue sur le nez en prime, la maléfique femme est inscrite dans la mémoire collective. L’allure de celle que proposent Nicolas Pona et Jean-Marie Minguez est bien différente. Assurément plus fée que sorcière, la créature élancée qui renaît à la vie dans un laboratoire londonien ne doit pas se contenter d’utiliser le terme « charme » dans une seule acception. Frappée par une malédiction qui veut que son existence soit jalonnée, en alternance, de morts et de résurrections, elle doit pouvoir compter cette fois sur le soutien d’un prof un peu givré travaillant pour un institut spécialisé dans les contes de fées et du mécène, jeune et élégant, qui finance ses recherches. La détermination de la jeune femme, un temps déboussolée après une absence d’un siècle et demi, et le concours des deux hommes seront-ils suffisants pour mettre fin aux bégaiements de l’histoire et éviter les lourds dommages collatéraux ?
La première chose qui frappe dans Le bal, outre le physique avenant de Carabosse, c’est le sentiment d’être un peu perdu par le contre-pied imposé par le scénariste par rapport à l’image qu’on se fait du mythe et du personnage, d’ordinaire cantonné à un rôle secondaire. Cette fois, la malédiction frappe la jeteuse de sorts et il est à parier que plus d’un lecteur ne manquera de faire quelques recherches à propos des visages et des destins qu’ont pu lui réserver divers auteurs et, le cas échéant, mesurer si les adaptations les plus récentes n’ont pas travesti la figure originale. Ce ne serait pas la première fois, notamment de la part des studios Disney. Nicolas Pona avait joué avec l’Histoire dans Le cycle d’Ostruce en empruntant le contexte de la révolution russe pour tisser un conte, au final, abscons. Là, son terrain de jeu est plus léger, plus vite digéré. Pour l’heure, prenons Carabosse comme elle est : décidée, un rien effrontée, combative, entreprenante et raisonnablement sexy. Secondée par un riche dandy qui ne recule pas devant l’opportunité de donner un peu de piment à sa vie, elle tentera de déjouer les plans d’une organisation, le Souffle, vouée à sa perte. Quelques scènes de comédie reposant notamment sur le bond vers une autre époque vécu par une héroïne alliant « poigne de fer et séduction », quelques méchants des deux sexes, à rouflaquettes et sourcils épais ou dotés d’une détermination glacée selon le cas, un artefact et l’appréhension - ressentie sans angoisse exagérée – de voir la jolie brune tout faire pour se jeter dans la gueule du loup, et ce premier volet se lit sans déplaisir. La mise en images de Jean-Marie Minguez n’étonnera pas, même s'il opère un virage en optant pour un style plus aigu que pour Le grimoire de féérie.
Quelle est l’"œuvre" que Carabosse s’est promis d’accomplir ? A-t-elle un autre destin que celui qui lui offre, à répétition, une mort violente vécue dans un univers de chaos ? A découvrir, dans le tome suivant qui, espérons-le, bénéficiera d’une couverture plus charmeuse.
Les avis
Bizounours
Le 02/07/2011 à 20:55:12
J'ai beaucoup aimé et la famille aussi :) Très beaux dessins et l'histoire aussi est très intéressante. Surtout, il est agréable de voir une BD parler de Carabosse, fée oublié par les auteurs malheureusement. J'attends la suite :D