Le 14/03/2025 à 11:44:29
Un troisième tome qui est marqué par les #50 et 600 anniversaires et un arc qui permettent de rendre hommage à différentes périodes de la série mais aussi d'être une présentation du personnage. Le premier arc semble s'éloigner des intrigues autour du Skull. Brubaker rattache un personnage apparu en 1953 comme ennemi de Cap (donc à l'époque du Captain America des années 50) à Bucky en plusieurs points de son histoire. Black Widow a maintenant intégré la vie de Barnes. Le scénariste utilise aussi la première Torche Humaine et Namor. Le passé du Winter Soldier refait aussi surface et va perturber le jeu. Sharon aussi va se remémorer des éléments cruciaux pour la suite de notre histoire. On est dans du pur Brubaker: le passé n'est jamais enterré et il surgit au plus mauvais moment pour perturber le présent et peut s'avérer mortel. Tout ceci est au cœur de la plupart de ses récits. Les numéros anniversaires vont servir à faire une pause au moment où Barnes semblent devenir à l'aise dans son nouveau rôle mais aussi distille les éléments qui vont mener à l'évent Reborn. En effet, on glisse ensuite vers peut-être le moment le plus controversé de ce run. Celui qui a marqué un arrêt pour certains. En effet Reborn casse un peu le rythme mais aussi l'ambiance du titre. On était sur une série super-héroïque évidemment mais fortement teinté d'espionnage et d'éléments urbains. Certes des teintes de science fiction existaient comme dans le premier arc de ce volume. Cependant la mini-série qui voit revenir Steve Rogers est bien plus centré sur l'action et utilise des concepts empruntés au roman Abattoir 5 de Kurt Vonnegut (aussi utilisé dans la série Lost à la même époque). On a donc une intrigue qui joue sur le voyage dans le temps, le transfert de conscience, des armées de MODOK. Cela a un peu dérouté tous le monde à l'époque. Mais tout est plus ou moins déjà annoncé depuis le début ou presque avec la rencontre entre Fatalis et le Red Skull dans le premier tome et d'autres éléments. Cela reste au contraire à la relecture dans une logique interne alors qu'il a fallu s'adapter aux changements de l'univers Marvel (Secret Invasion et Dark Reign) avec la disparition du SHIELD et l'arrivée de Osborn au pouvoir. Pourtant, je le répète, tout fonctionne et on sent que le plan de Brubaker fonctionne. Je ne dis évidemment pas qu'il avait prévu que ce serait dans une mini, à cette temporalité. On sait que le retour de Rogers a été repoussé vu les ventes et surement que Reborn n'était prévu que comme un arc de la série avec surement moins de personnages. Enfin, on conclue le tome avec une histoire de vampires situées durant la seconde guerre mondiale. C'est le dernier travail de Gene Colan avant sa mort. Au graphisme Luke Ross est le dessinateur le plus présent. Il reste dans le style de Steve Eptin comme le faisait Mike Perkins. Certes quand Steve Epting revient un peu, on voit la différence mais il fait le job. On a ensuite Jackson Guice qui lui aussi utilise son style Crossgen plus réaliste pour coller à Epting. Enfin Hitch fait du Hitch mais l'encrage de Guice et les couleurs de Mounts font que cela s'intègre parfaitement à la série. Une floppée de guest sont aussi là de Marcos Martin à Alex Ross ou Howard Chaykin. Si ce tome est un peu moins bon que le premier, il ne méritait pas le backlash de l'époque. A la relecture, comme le relaunch, on voit que s'il s'éloigne de l'ambiance initiale, tout reste d'un très bon niveau même pour l'époque. Cela reste un grand moment du Marvel de cette époque et un des grands runs modernes dans son entièreté.BDGest 2014 - Tous droits réservés