Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d'icelui avant que de devenir un héros de bande dessinée.
"Il y avait en Westphalie dans le château de monsieur le baron de Thunder-Ten-Tronck, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces ..."
Ainsi commencent les aventures de Candide, brutalement confronté à un monde tout de malheur, de noirceur, de violence, de fureur et d'ignominie. La philosophie de maître Pangloss, incorrigible optimiste qui postule que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, n'y survivra point.
Saluons ici les talents de conteur de François-Marie Arouet qui, non content d'être l'auteur d'un chef d'oeuvre philosophique, nous offre cette aventure sur trois continents.
Saluons aussi celui qui a su adapter et mettre en images ce roman. De noir et de blanc, parfois surlignées de gris, les cases se succèdent au gré des fantaisies de Voltaire et de Philippe Meyran. Sourions à ces visages expressifs en diable, à certains dialogues totalement anachroniques, mélangeant parler du siècle des Lumières et expressions du XXIème siècle. Réapprenons l'imparfait du subjonctif. Amusons-nous enfin à découvrir tous ces clins d'oeil au monde de la bande dessinée qui semblent s'être malicieusement égarés dans ces pages.
Je n'ai que trop disserté. Certes, il nous faut cultiver notre jardin mais puissiez-vous trouver quelques instants pour lire ce Candide et en deviser ensuite.