Info édition : 5 pages de documents en fin d'album. Format 177 x 246 mm.
Résumé: Les Peruzzi: dix-sept frères et soeurs, une tribu. Des paysans sans terre, tendance marxiste, à la tête dure et au sang chaud. Parce qu’un certain Benito Mussolini est un ami de la famille, ils abandonnent le rouge pour le noir. En 1932, avec trente mille autres affamés, ils émigrent dans les marais Pontins, au sud de Rome, où démarre le chantier le plus spectaculaire de la dictature. Huit ans sont nécessaires pour creuser un gigantesque canal, assécher sept cents kilomètres carrés de bourbiers infestés de moustiques et bâtir des villes nouvelles. Enfin, les Peruzzi deviennent propriétaires de leurs domaines. Mais tandis que l’histoire emporte les aînés dans le tourbillon des conquêtes coloniales et de la Seconde Guerre mondiale, au Canal, les abeilles d’Armida, l’ensorcelante femme de Pericle, prédisent un sombre avenir.
L
es Peruzzi ont le sang bouillant. Mi-révolutionnaires, mi-délinquants, ils savent où trouver les embrouilles. Ils n’ont peur de personne, surtout pas de la police et un séjour en prison n’est pas pour les effrayer. Le temps passant, plusieurs se rendront à Rome pour participer à l’assèchement des Marais pontins, un projet titanesque censé démontrer la puissance de Mussolini. D’autres prendront part aux conflits en Abyssinie et à la Deuxième Guerre mondiale.
Le sujet n’est pas fondamentalement inintéressant et l’idée de raconter le dictateur à travers le regard d’une famille de paysans pauvres n’est pas vilaine. Le scénario de Graziano et Massimiliano Lanzidei, tiré d’un roman d’Antonio Pennacchi, présente cependant des problèmes de structure. Rien n’est limpide. Le lecteur lit, fronce les sourcils, recule de dix pages, attaque à nouveau et n’arrive toujours pas à s’y retrouver dans cette histoire confuse construite avec trop de protagonistes et trop de changements d’époques.
Le dessin, un peu naïf, de Mirka Ruggeri est assez réussi. Les bâtiments ont un charme enfantin et les personnages une certaine raideur, un peu comme s’ils étaient faits de bois. La mise en couleur tout en demi-teintes de vert et de marron donne à l’ensemble une forme de douceur qui contraste avec la dureté de la vie en Italie au cours de la première moitié du XXe siècle. L’artiste aurait pourtant dû mieux caractériser ses acteurs. On s’y perd rapidement dans cette ribambelle de frères et de sœurs qui se ressemblent tous.
Une entreprise de deux cents planches, très ambitieuse. Peut-être aurait-il été préférable que les auteurs fassent leurs classes avec une matière moins complexe.