A
peine la cloche annonciatrice de libération estivale a-t-elle sonné dans la cour de l'école que Soupetard, sans même prendre le temps de faire une dernière course jusqu'au calvaire avec ses copains, se précipite à la maison. Pour lui, la chose la plus importante au monde l'attend sur la table de la cuisine : un colis. Et dans ce colis : une véritable canadienne ! Pas le temps non plus d'attendre le mois d'août (c'est dans mille ans), c'est décidé, il dormira dedans cette nuit, avec Cerfeuil.
Petite pause à laquelle on commence à s'habituer dans les aventures du cadet de la famille, ces P'tites histoires de vacances sont un régal de tendresse et d'humour. On y voit, en une dizaine d'historiettes de quelques pages, Soupetard camper dans son jardin, regarder passer le tour de France, aller à la plage puis à la pêche avec Oncle Maurice, essayer d'écrire une carte postale pour Elodie... bref passer de bonnes vacances qui se termineront par l'éternelle rédaction "Racontez vos vacances". Une fois de plus, cet album nous fait vivre par l'intermédiaire du gamin espiègle tout ce qu'on a toujours rêvé de faire étant môme, amplifié par son imagination débordante.
La Cadet des Soupetard n'est bien sûr pas la série la plus connue de Corbeyran, mais en dix ans et autant d'albums, elle a réussi à conquérir un public d'inconditionnels qui attendent chaque nouvelle parution comme un événement. Il y parvient de belle façon et par des recettes toutes bêtes : le bonheur simple, la nature, les copains, la famille et aussi par la fraîcheur des dialogues et des situations. De plus, le dessin de Berlion est tout en douceur et en bonhomie, les couleurs sont chaudes et sentent bon les vacances au bord de la mer. Rien que la description de l'environnement présent sur les pages de garde, et le jeu de "j'aime-j'aime pas" de présentation, valent à eux seuls qu'on s'intéresse à la série.
Si vous ne connaissez pas le Cadet des Soupetard, allez à sa rencontre, et suivez-le au détour des chemins, il saura vous faire découvrir un monde hors du temps qui, lorsque vous aurez fermé le livre, vous laissera un doux sourire au coin des lèvres.