Résumé: Et si Adam et Eve s'étaient rencontrés sur Internet ? Et si Ronald McDonald finançait l'oeuvre de Michel-Ange ? Et si Le Baiser de Klimt était interrompu par la sonnerie du téléphone ? Et si Dalí était adepte du selfie ? Peter Duggan joue avec humour de sa grande connaissance de l'histoire de l'art pour créer des décalages temporels surprenants et imaginer une centaine de planches hilarantes, où les oeuvres et leurs créateurs prennent vie pour dévoiler leurs névroses, leurs histoires d'amour et leurs secrets les plus inattendus. De rencontres improbables en personnages désopilants, des premières peintures rupestres au Turner Prize britannique, ce livre est une initiation originale, inédite et moderne à l'histoire de l'art, et le cadeau idéal pour tous les amateurs d'art et les fans de BD.
C
'est avec un regard sarcastique et légèrement envieux que Peter Dunggan décrypte à sa manière le monde de l'art dans (C)artoons, une histoire insolente de l'art en BD. Ironique tout d'abord, car il ne cesse de mettre en avant les travers de ce microcosme fait d'artistes aux egos démesurés et de collectionneurs apeurés de rater la mode de l'instant. Envieux et admiratif aussi, car face aux chefs-d’œuvre qui ont changé la façon dont l'Humanité regarde et se regarde, on ne peut que l'être. Mais, par-dessus tout, il le fait également avec beaucoup d'humour et d'espièglerie.
Doté d'une culture artistique certaine, l'auteur s'amuse à mettre en scène sculptures, tableaux et autres fresques, ainsi que leurs créateurs, dans des situations souvent absurdes ou ubuesques. Les références sont innombrables, parfois obscures (heureusement, l'index des œuvres utilisées présenté en fin d'ouvrage permet de s'y retrouver), mais toujours finement employées. Si le recueil a été pensé avec lucidité et intelligence, le traitement graphique n'est malheureusement pas à la hauteur. Le style manque de maturité et son trait semble tout droit sorti d'un fanzine amateur.
L'option consistant à opposer maladresse volontaire et maîtrise avérée aurait peut-être été intéressante, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Dommage, car les observations de Dunggan font preuve de beaucoup d'esprit et de dérision.