Info édition : Mention "Première édition".
Le n° ISBN 2-80361-871-0 qui est celui inscrit dans le livre correspond aussi à Ric Hochet N°67 - Le nombre maudit; le bon numéro devrait être 978-2 -8036-2002-9. Ce n'est pas une erreur de Bd Gest.
E
ncore marqués par la mort 5 ans plus tôt de Jeremie, Buddy et sa famille cherchent à oublier en s’investissant dans la réserve indienne. Un trafiquant de peaux de bisons vient troubler leur quotidien en semant le trouble chez les Indiens à qui il offre de l’alcool, contre le massacre de quelques bêtes. Il est accompagné d’un jeune dessinateur qui ne laisse pas indifférente Kathleen, la fille de Buddy, tandis que les indiens se montent peu à peu les uns contre les autres.
La série fête ses trente ans cette année et c’est l’une des rares rescapées d’une époque où le western était l’un des thèmes favoris de la BD franco-belge. A la différence d’un Blueberry cependant (qui a fêté ses 40 ans en 2003), elle a assez peu évolué, que ce soit graphiquement et surtout au niveau du scenario. Si Derib est l’invité d’honneur du festival de Lys-les-Lannoy ce mois-ci, c’est donc plus pour son statut de « dinosaure » de la BD, que parce que la sortie d’un nouveau Buddy Longway est un véritable événement.
Les habitués retrouveront avec bonheur les personnages habituels, mais l’histoire est à la fois très classique et assez creuse. La présence d’un dessinateur apporte une fraîcheur intéressante mais est malheureusement sous-exploitée, que ce soit dans la relation avec Kathleen ou dans les rencontres avec des indiens surpris de se voir sur le papier. Pour le reste, on est dans le schéma vu et revu des Indiens rendus fous par l’alcool et des bisons massacrés. Curieusement Buddy Longway intervient très peu dans cet album, ce qui explique peut-être le réel manque de souffle d’une histoire par ailleurs très courte.
Si la couverture est plutôt réussie, l’album souffre également d’un aspect général un peu démodé, comme s’il avait été réalisé il y a 25 ans. Rien à dire sur le coup de crayon de Derib, toujours aussi agréable, mais les couleurs comme la mise en scène évoquent indéniablement les BD de cette époque. Cela donne au dessin un certain charme, mais ne l’aide pas forcément dans la comparaison avec les albums actuels.
S’il est possible de lire ce 19e tome sans connaître tous les autres, d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire complète, il est peu probable que la série rallie beaucoup de nouveaux amateurs. Les plus anciens, en revanche, le parcoureront avec plaisir et avec sans doute une certaine nostalgie...