Résumé: Bienvenue chez les Bradley, l’archétype de la famille à problèmes : Buddy, jeune homme paresseux ; Babs, adolescente mal dans sa peau ; Butch, préadolescent particulièrement influençable ; Brad (le père), patriarche acariâtre ; Betty (la mère), qui les supporte tous grâce à sa patience légendaire. Les Bradley ont les nerfs à fleur de peau et leur petit pavillon finit pour ressembler davantage à un asile de fous qu’au paisible foyer d’une famille de la classe moyenne. Qu’ils soient aux prises avec des soucis professionnels ou en proie aux affres de la préadolescence, les Bradley sont toujours excités, névrosés, à la limite de l’hystérie et, parfois, bien au-delà. Nous assisterons donc aux tentatives « d’autogestion » de la famille, aux préparatifs de Noël, aux joutes verbales entre mère et fille qui se terminent, inévitablement, par un psychodrame… Portrait cinglant de la petite bourgeoisie de l’ère reaganienne, la saga des Bradley n’a pas pris une ride. L’humour au vitriol de Peter Bagge, son graphisme explosif qui défie toute convention, en font encore aujourd’hui un des chefs-d’œuvre incontournables de la satire sociale américaine.
Publiées de 1985 à 1989 dans la revue Neat Stuff, les aventures des Bradley ont révélé le talent de Peter Bagge, qui s’est vite imposé comme un des plus grands dessinateurs satyriques américains, dans la lignée d’Harvey Kurtzman et de Matt Groening (qui, d’ailleurs, s’est inspiré des Bradley pour ses Simpson). Imaginée d’abord comme parodie du sitcom The Brady Bunch, que Bagge a passé à la moulinette de ses souvenirs d’enfance, la saga des Bradley a donné naissance à une série de personnages que le dessinateur a développé dans ses créations postérieures et dont Buddy Bradley est sans doute le plus connu. Ses aventures, publiées dans le magazine Hate ont été traduites en plusieurs langues (en France par Rackham, sous le titre de En route pour Seattle et En route pour le New Jersey), et ont contribué à faire de Bagge une star de renommée internationale. Robert Crumb a dit de lui : « On compte sur les doigts d’une main les dessinateurs dont le travail est si fort… peut-être sur deux ou trois doigts… c’est hilarant, quoi dire de plus ? ».