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i>Brume est un recueil de 19 histoires présentées dans le cadre de la communauté créative Café salé (http://www2.cfsl.net) qui réunit des illustrateurs et graphistes, ainsi qu’une multitude d’amateurs intéressés par le sujet. L’éditeur Ankama publie régulièrement de copieux artbooks présentant une sélection des travaux de ces créateurs, le cinquième étant annoncé pour le mois de mai prochain.
Oui, mais Brume ? Autour d’un thème, l’environnement et l’action bénéfique ou destructrice qu’on – au sens de la collectivité - peut avoir sur lui, 31 auteurs livrent des visions variées, sur le fond comme sur la forme, la palette des publics auxquels elles s’adressent étant elle aussi fort large.
Certains récits s’adressent aux plus petits, tandis que d’autres sont plus exigeants. Dans certains cas, la morale est simple et limpide, dans d’autres elle se défile au profit d’un simple constat. Le décor et l’époque appartiennent à notre quotidien ou propulsent le lecteur dans un avenir qui laisse planer parfois de sérieux doutes quant à son caractère « lointain ». Il n’y pas que les arbres, les petites fleurs et les mignonnes bestioles qui soient au centre de la réflexion, la bouffe - inutile de chercher un autre terme - et les mutations sont aussi à l’horreur (sans faute de frappe…). Copieuse, la somme est également déprimante pour qui aurait l’imprudence de vouloir lire le pavé en une seule, voire « deux seules » fois. Le but est sans doute atteint, mais ça vous mine son homme, ces choses-là, au point d’avoir envie, pour en sortir indemne, de lâcher l’affaire et de se contenter de feuilleter l’album pour découvrir la variété des registres sur le plan du graphisme.
Éclectique, le graphisme, c’est le moins qu’on puisse. Matière, tonalités, trames, découpages, type de trait, colorisations, appartenance à un style-référence, il y en a pour tous les goûts, là aussi. Avec, au final, comme pour tout collectif, le petit jeu qui consiste pour chacun à placer son curseur sur l’échelle du « j’aime / j’aime pas » avant d’entrer bille en tête ou à pas prudents pour entamer la lecture de certaines fables aux accents de manifestes.
À chacun de trouver son histoire favorite : pour ma part, j’avoue avoir été interloqué par La contre-attaque du Panda et son éco-terroriste urbain dans un style très anime. Après deux premières histoires courtes à la portée d’un public jeunesse, ça secoue.