Les chutes et la drôlerie sont au rendez-vous, les rires (beaucoup) également. Simplement, ceux-ci sonnent un peu jaunes, voire gênés presque. Est-il permis de se moquer de ces sujets ? Est-ce encore autorisé de railler ainsi sans risquer le pilori socio-médiatique ? Oui, aucune hésitation ! Tout d’abord, l’auteur évite les provocations gratuites et, si stigmatisation il y a, c'est dans l’œil du liseur qu’elle se terre. Ensuite, de l’enfance trop vite passée aux amis, la famille et les relations humaines en général, tout le monde en prend pour son grade. L’approche tout en nuance du scénariste fait le reste. Résultat, il est impossible de ne pas se reconnaître ici ou là au fil des pages. Tel un miroir à peine déformant, l’ouvrage rassure autant qu’il fait frémir, peu importe de quel clan, tribu ou groupe alphabético-chromatique le lecteur se revendique.
Sombre sans être glacial, ironique sans être caustique, pour un début, Brouhaha tape dans le mille et fait facilement oublier ses quelques petits défauts ou hésitations graphiques. Un nouveau venu à retenir. Bienvenue monsieur Levrard.