Info édition : Contient Brit (2003) #1, Brit: Cold Death (2003) et Brit: Red White & Black & Blue (2004). Noté "Première édition".
Résumé: Il est le dernier recours de la nation en détresse. Quand des super-tordus menacent de recouvrir le sol américain de cadavres, on envoie Brit. Lorsque des dictateurs en mal de reconnaissance envahissent leurs pays voisins, on envoie Brit. Et si une bande d'aliens baveux font de la Lune la base avancée de leur future invasion de la Terre, on bombarde la zone, puis on envoie Brit faire le ménage.
M
ontagne de muscles aux cheveux grisonnants, Brit est indestructible. Manipulateur d’esprit, sasquatch aux proportions dignes de King Kong, aliens aux allures de Red Skull mais en version violette, créature toute en griffes et en crocs échappée d’une autre dimension, tous seront logés à la même enseigne : celle des gnons et de la charpie. Rien ne résiste au vétéran irremplaçable que l’État, son employeur, aimerait bien troquer contre quelques modèles plus jeunes et plus nombreux. Mais pour réussir à prélever du sang ou du tissu organique du bonhomme, il va falloir plus que des moyens armés et de l’inconscience…
Robert Kirkman, l’homme qui a réussi à nous redonner goût aux histoires de zombies avec Walking dead, qui a retenu l’attention avec quelques histoires de famille de super héros dans Invicible et donné un nouveau souffle à l’esprit des productions Mc Farlane avec Haunt, réapparaît ses jours-ci en librairie avec une création qui date de quelques années : Brit. Avant de prononcer le verdict de « dispensable », il convient tout de même de dresser quelques éléments dans la colonne intitulée « positif »tandis que celle de l’innovation risque bien de rester vierge. Dans le genre très lourd qui lui sert de décor, si les aventures du colosse parviennent à se révéler très légères, le mérite en revient à ses histoires de couple. Le fonctionnaire un peu particulier entretient en effet une liaison avec une gogo dancer employée dans la boîte de strip-tease dont il est le gérant en dehors de ses heures d’astreinte. La jeunette a du caractère, son père a un côté beauf avéré et la différence d’âge est un sujet de conversation, voilà de quoi introduire une petite touche de comédie entre deux séances de grosses baffes monumentales et humiliantes aux super vilains. Sans oublier son ex-femme, elle-même un rien mutante, ne peut plus le blairer et ça ne s’arrange pas lorsque Brit abîme son nouveau conjoint, Richard, un savant joliment vêtu d’une combinaison bleue et blanche, un gars «Fantastic » à n’en pas douter. Il y a matière à sourire sans verser dans le pastiche, ainsi qu’à se laisser porter par le dynamisme et la lisibilité de l’ensemble, graphisme compris.
Pourtant, s’il est question de décapiter des monstres, il n’y a pas de quoi décorner un bœuf. Ressortis des tiroirs, ces trois premiers chapitres trouvent logiquement leur place dans le sillage des séries qui visent à jouer au punching ball avec l’image des super héros en leur bottant le cul pour les faire descendre de leur piédestal, le plus souvent sous prétexte de modernité et parce que l’irrespect est vendeur. Brit, de ce point de vue, n’est pas celui qui pousse le bouchon le plus loin, même si on peut relever quelques dommages collatéraux qui se traduisent en pertes humaines sur les champs de bataille et quelques répliques un peu chahuteuses. Qu’on se le dise, dans la bouche d’un apprenti dictateur prêt à solder l’avenir de l’humanité au plus offrant, « Merde ! Si près du but… » a remplacé le traditionnel « Damned ! » depuis belle lurette. A découvrir pour les fans de Kirkman, scénariste bien plus convaincant dans ses créations postérieures, qui a lâché la bride de la série après les épisodes présentés dans ce recueil.
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 13:44:23
Certes, Robert Kirkman est considéré actuellement un génie puisqu’il a crée le fameux Walking Dead. Plus récemment, son Outcast promet d’être également une série assez ambitieuse. Cependant, je ne peux pas en cire autant de son Brit qui était une œuvre antérieure à son succès mais réédité depuis.
Je m’aperçois également que toutes ses productions antérieures sont nettement surévaluées. Il a en effet bénéficié d’une prime au succès. Avec mon regard si particulier, cela ne passera pas ce cap.
Sur le fond, on retrouve une certaine psychologie du héros qu’on aime bien retrouver. Cela le rend particulièrement sympathique dans son rôle de vieux briscard superhéros. Mais qu’est-ce que c’est bourrin au final. Franchement, ce n’est plus mon genre de lecture. Brit est très loin d’être une œuvre élaborée.
Du comics baston sur un mode Papy fait de la résistance.