A
u commencement, il y eut un grand BANG ! L’Univers se mit en place et la vie prospéra, sous les rayons bienfaiteurs du Soleil. Mais, ce jour-là, au lendemain d’une soirée un peu trop arrosée, l’étoile a du mal à se lever. Cette gueule de bois solaire a de graves conséquences. La Terre demeure plongée dans la nuit, d’obscures créatures débarquent en ville tandis que la fleur Philomène, privée de photosynthèse, se flétrit un peu plus chaque jour…
Après Casa Rodéo (2020), Thom renouvelle l’exercice de l’historiette muette en mettant en scène plusieurs des mêmes personnages. Derrière les apparences de récits d’humour simples et naïfs, l’auteur canadien parvient toutefois à aborder des thématiques importantes. Dans Botanica Drama, ce sont les besoins primaires qui sont abordés, avec finesse mais aussi une certaine gravité. L’intrigue invite ainsi à se concentrer sur ce qui est véritablement indispensable dans et à la vie. Surtout, elle semble appeler en creux à un comportement plus respectueux de la nature.
Aucun phylactère ni récitatif ne jalonne les pages. Toutes les péripéties sont pourtant parfaitement compréhensibles et le lecteur a même de quoi appréhender l’état d’esprit des personnages. L’artiste démontre ainsi toute sa maîtrise de l’art de créer de la narration par la seule succession d’images. Pleines de rythme et de mouvement, les planches sont construites autour d’une à six cases et s’appuient sur un trait rond, légèrement cartoonesque. Dans un style pouvant rappeler ceux de Lewis Trondheim ou encore Jason, les gags visuels se multiplient avec une grande efficacité.
Œuvre drôle, rafraîchissante et percutante, Botanica Drama offre un très agréable moment de lecture.