Info édition : Mention "Première édition". Complément de 3 pages en fin d'album : Chronologie de la guerre folle
Résumé: Quasimodo a été sauvé. Il est dorénavant l'homme de main d'un noble déchu décidé à se venger de la monarchie française.
Fin du XVe siècle. Louis d'Orléans, duc et premier Prince de sang, s'est vu refuser la régence du jeune Charles VIII manipulé par sa soeur, la perfide Anne de Beaujeu. Réfugié en Bretagne, Louis prépare la défense de Nantes lorsqu'un homme étrange épris de vengeance lui propose ses services. Pierre le Bâtard, accompagné par un bossu difforme tiré des caves du gibet de Montfaucon prévient le duc : Anne de Beaujeu et son homme de main, l'impitoyable Axel Lochlain, ont en leur possession deux documents que lui, le Bâtard, est le seul à pouvoir récupérer : deux lettres qui remettent en question la légitimité de Louis au trône de France.
A
lors que la lutte pour la couronne de France atteint son paroxysme avec les manœuvres guerrières audacieuses de Louis d’Orléans et les contre-mesures pas moins téméraires menées par la régente Anne de Beaujeu, Pierre d’Armagnac finalise sa vengeance. Les assassins de son père doivent payer, il sera sans pitié. Sang, larmes et trahison, les temps sont durs pour les âmes pures et simples. Jeanne la boiteuse et Quasimodo ne pourront qu’éprouver et déplorer la folie des hommes.
Suite et fin du Bossu de Montfaucon dans Notre-Père. Aussi fougueux et ambitieux que ses personnages, Philippe Pelaez a vu grand pour cette fiction historique sentant bon Dumas et Hugo. Peut-être trop, malheureusement. En effet, après un premier tome enlevant et prometteur, l'auteur semble avoir été un peu submergé par la quantité d’informations à gérer et à conclure. D’un côté, il y a grande Histoire à rappeler, de l’autre, un récit à boucler et, au milieu, une foule de détails à coordonner et à relier tant bien que mal. Principal problème de ce copieux menu ? La place ou son manque, puisqu’un seul volume était prévu. Les optimistes verront le verre à moitié plein, car le scénariste réussit la gageure de tout raconter et de proposer une fin logique et convaincante. Les plus bougons ne pourront quant à eux que regretter une narration chaotique faite de sauts temporels brisant le flux dramatique, de retours en arrière sur-explicatifs et de nombreuses ellipses à la limite du deus ex machina. Tout est question de ressenti, mais dans le cas présent, au vu de la richesse du matériel en présence, il y avait largement matière à un ou deux épisodes supplémentaires.
Évidemment, la mise en images souffre un peu de ce choix éditorial «compact». Eric Stalner s’en sort plutôt bien, même si plusieurs scènes auraient gagné en impact à s’étendre sur davantage de pages. Là aussi, le dessinateur a été obligé de se concentrer sur l’essentiel au détriment de certaines sous-intrigues et de l’ambiance générale. Ce qu’il montre est néanmoins d’une excellence facture (les bâtisses, costumes sont admirablement dépeints). Autre point positif, les couleurs parfaitement dosées de Florence Fantini soutiennent les planches avec ce qu’il faut d’autorité et de discrétion.
Une histoire haute en rebondissements et en coups de théâtre bouclée en deux tomes, le «contrat Bossu de Montfaucon» est rempli. Impossible cependant de ne pas remarquer que ce résultat a été obtenu d’une manière un peu «brutale» ou forcée. Dans son ensemble, l’exercice reste globalement efficace et réalisé avec un panache certain.
Les avis
BudGuy
Le 09/10/2022 à 11:14:56
'Le bossu de Montfaucon' débute là où se termine l'histoire de 'Notre Dame de Paris' avec Quasimodo se laissant mourir au côté d'Esmeralda. Il est alors récupéré par un mercenaire désireux de se venger de ceux qui ont assassiné ses parents et spolié ses terres. Le récit va présenter et installer son contexte géopolitique à une époque où la France est divisée et le trône toujours sujet de conflits.
Soucieux de coller à l'Histoire, le scénariste est obligé d'expliciter au mieux les différents intervenants et personnages historiques (un trombinoscope est présent sur les deux opus) tout en essayant de donner de l'épaisseur à son personnage principal. C'est peut-être là que le bât blesse: au vu du nombre de personnages et des évènements, il aurait fallu opter pour un plus grand nombre de pages ou au moins un troisième opus.
Il y a également une tentative de donner une issue différente au personnage de Quasimodo, celui-ci est mis à l'honneur et s'en tire, entre guillemet, le mieux à l'issue de ce diptyque.
Rien à dire au niveau du dessin: Eric Stalner fait ce qu'il sait faire de mieux et me concernant c'est toujours un plaisir.