S
apporo, aujourd’hui. Minare Koda, jeune femme dans la vingtaine, noie son dernier chagrin d’amour dans le saké. Résultat, le lendemain, elle arrive une fois de plus en retard au Voyager, le restaurant dans lequel elle travaille. Au cours de la journée, et à sa grande surprise, elle reconnaît sa voix distiller des propos particulièrement salés à la radio. Nom d’une pipe, c’est ce gars, ce Kane rencontré la veille dans un bar qui l’a certainement enregistré à son insu ! Son sang ne fait qu’un tour et elle se précipite à la station où ce même Kanetsugu Matô l’attend avec une proposition : l’engager comme animatrice !
Après la saga historique, le western et le fantastique, Hiroaki Samura ajoute une corde à son arc avec Born to be on air !, une comédie romantique racontée à la manière d’une sitcom. En effet, tant la distribution que les situations rappellent la mécanique des séries TV humoristiques (Friends, How I met your mother, Ally McBeal, par exemple). Quiproquos à répétition, amoureux éconduits ou trop timides pour se déclarer, une bonne dose de toupet et une succession non-stop de gags variés, Minare fonce dans la vie avec entrain, malgré ses doutes et une propension certaine pour se prendre les pieds dans le tapis. Japon oblige, la nourriture – le célèbre curry d’Hokkaido en premier lieu évidemment - prend également une place prépondérante dans le récit. À ce propos, n’oubliez pas d’enlever la jaquette recouvrant l’ouvrage pour découvrir les désopilants « trois plats les plus impopulaires du Voyager », tout un programme à eux seuls !
Autre aspect intéressant de ce premier tome, sa modernité et la façon dont l’auteur a intégré les nouvelles technologies à son scénario. En plus de son service en salle, Minare tient le blog de l’établissement, lit et répond aux commentaires des habitués, suit Twitter, etc. Ces éléments ne sont pas là seulement comme des gadgets à la mode. Au contraire, ils sont utilisés très judicieusement et se fondent parfaitement dans le flot narratif. Résultat, l’album sonne résolument juste. Les dessins et la mise en page ultra-dynamique apportent leur part d’énergie à l’édifice pour former un excellent josei rempli de crises de nerf surjouées et autres moments de folie invitant, heureusement, plus à la rigolade qu’à la déprime.
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 11:20:52
L'auteur est connu pour d'autres séries dans d'autres styles (par exemple L'Habitant de l'infini). Il s'essaye en l'occurrence à un genre plus contemporain. Cela oscille entre divers genre partant du roman graphique à l'humour sur le thème de la radio. Le résultat ne m'a pas du tout séduit malgré un dessin plutôt réussi.
La faute sans doute à une héroïne un peu trop portée sur l'alcool et la vulgarité. Moi qui apprécie la grâce féminine, je n'ai pas été servie ! Loin de là ! Mais bon, c'est la mode des filles aux grandes gueules. Bon, c'est parfois pratique pour jouer l'animatrice radio. Le premier tome est bavard et on s'ennuiera assez vite surtout que les coulisses du monde des radios n'est que légèrement abordée. Il faudra sans doute trouver la bonne onde.