Info édition : Noté "Première édition". Dépôt légal : Pas de mois indiqué, noté ici à parution.
Résumé: Bonneville Salt Flats... un vaste désert de sel au coeur de l'Utah. Rien n'y pousse mais des choses s'y passent... Depuis un siècle, sur sa célébrissime piste de vitesse, se succèdent des engins aux noms mythiques (Bluebird, Thunderbolt, Railton Special, Spirit of America...) et des personnages étonnants, poussés par la passion et le démon de la vitesse : c'est le monde du LSR (Land Speed Record ou « record de vitesse terrestre ») que nous fait découvrir Marvano. Amitié, ferveur et drames sont au rendez-vous, tandis que le monde vit au rythme de grands événements qui aussi marquent les protagonistes de Bonneville : l'élection puis l'assassinat de Kennedy, Gagarine dans l'espace, les missiles de Cuba...
B
onneville Salt Flats, Utah. Pour tous les amateurs de vitesse et de cambouis, c’est le « spot » ultime. Cette longue étendue de sel parfaitement plate sert en effet de piste d’accélération pour des bolides en quête de records de rapidité. Fillette passionnée par la mécanique, Zeldine Johnson suit évidemment ces exploits, au grand dam de ses parents d’ailleurs. Elle a comme allié l’oncle Joseph, un mécano un peu bourru qui l’embarque immanquablement chaque fois qu’un pilote débarque pour tenter sa chance.
Après Grand Prix, Marvano explore à nouveau la chose automobile dans Quatre Zéro Sept, premier tome (sur deux) de Bonneville. Le récit s’étend de l’après-guerre au milieu des années 60, couvrant ainsi la période de transition entre la fin des véhicules à moteur à explosion et l’apparition de monstres équipés de réacteurs de jet. Outre l’évolution des techniques, le scénariste passe en revue, par l’intermédiaire du journal intime de son héroïne, les changements politiques et culturels qui ont marqué les USA à cette époque. Le programme est riche, ambitieux et passablement embrouillé au final. Obnubilé par les voitures et leurs conceptions, l’auteur a un peu oublié de raconter une réelle histoire. Les personnages, Zeldine tout particulièrement, sonnent creux et les rappels historiques (Gagarine, Kennedy, les prémices du rock, etc.) s’avèrent téléphonés. Résultat, pas assez développé pour former une fiction intéressante et n’assumant pas totalement son aspect documentaire, l’album se referme avec le sentiment de passer à côté de son sujet.
Graphiquement, le travail du dessinateur se montre extrêmement léché. Digne de Michel Vaillant diront les plus narquois. La lumière aveuglante du soleil qui se réverbère sur la blancheur du sol, les effets d’optiques dues à la géométrie des lieux, la taille apparemment infinie de ce recoin du Grand Lac Salé, etc., la mise en page très ouverte utilise à bon escient la configuration de son cadre géographique. Il est vraiment regrettables que d’innombrables blocs de textes explicatifs viennent empiéter sur ces illustrations en cinémascope. À force, les yeux ne savent plus où donner de la tête tant Marvano s’est cru obligé de charger ses planches.
Narration inutilement alambiquée, protagonistes sans relief, Bonneville n’a pas su trouver les bons réglages pour exploiter toute la puissance qui se niche sous son capot.
Les avis
Erik67
Le 25/09/2020 à 18:18:51
Bonneville est un récit en deux tomes de l'histoire de ces records de vitesse de bolides en plein désert de l'Utah dans les années 50 et 60. Il faut dire qu'il y a eu un record de vitesse établie en 1947 par un Anglais qui a parcouru une vitesse de 630 Km/heure ce qui est vraiment déjà pas mal. Bonneville a surtout une particularité géologique qui rend le terrain propice à la meilleure piste de course au monde.
Il y a une narration qui est omniprésente et assez peu de dialogues. On arrive à suivre car c'est passionnant pour peu qu'on s'intéresse un peu à la mécanique. On aura également droit au contexte politique de cette période avec notamment la crise des missiles à Cuba. J'avoue bien aimer la vision de l'auteur de ces deux icônes révolutionnaires à Cuba qui ont été élevées en héros romantiques alors que c'était de parfaits crétins selon Nikita Khrouchtchev qui a évité la destruction nucléaire de la planète avec son homologue le président JF Kennedy.
Pour ma part, j'ai relevé que plusieurs drames ont ponctué cette course folle à la vitesse. Encore dernièrement, j'ai vu que la femme la plus rapide du monde Jessi Combs a également succombé en tentant de battre son propre record ce qui est bien triste. On essaye de repousser à chaque fois plus loin nos limites ce qui fait progresser l'humanité mais on en paye également le prix.
J'ai bien aimé également le dessin très clair et réaliste. On s'immerge assez rapidement. Heureusement que le propos m'a paru intéressant. Ce n'est pas réservé à tous les publics car il faut quand même être un peu passionné de mécanique.